4.10 – Divergences idéologiques au terme de la Seconde Guerre mondiale



Question à l'étude : La résistance au libéralisme est-elle justifiée?


Dans ce module, tu pourras :

  • apprécier comment la promotion des principes idéologiques influence les citoyens et la citoyenneté;
  • reconnaitre que les individus et les groupes peuvent adhérer à diverses idéologies;
  • examiner comment le conflit idéologique a façonné les relations internationales après la Seconde Guerre mondiale;
  • évaluer dans quelle mesure la résistance au libéralisme est justifiée.

Divergences idéologiques au terme de la Seconde Guerre mondiale


© 2009 Jupiterimages Corporation
Les trois grands 1945 : (dans l'ordre habituel)


En 1945, alors que la fin de la guerre était imminente et que la victoire des Alliés était assurée, la politique de la force a pris une envergure importante lors de la dernière réunion des trois grands : les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS. Afin de mieux saisir le concept de la politique de la force, réfléchis au point de vue adopté par chacune des nations présentes aux deux dernières conférences qui ont eu lieu à la fin du conflit, la conférence de Yalta et la conférence de Potsdam.


© 2009 Jupiterimages Corporation
Grande-Bretagne :

Winston Churchill était surtout inquiet pour deux raisons :

  • la puissance et l'influence grandissantes de l'Union soviétique;
  • la puissance et l'influence en baisse de la Grande-Bretagne.

Pour mettre un terme à ces tendances, Churchill espérait l'appui des Américains en opposition aux Soviétiques lors de ces rencontres. Cela limiterait le pouvoir de l'URSS et renforcerait la position des Britanniques. Churchill voulait que la France, elle aussi, ait un statut de pouvoir sur l'Allemagne en aidant aussi à administrer la défaite allemande.


© 2009 Jupiterimages Corporation
États-Unis :

Le président américain, Franklin Roosevelt, voulait éviter que les États-Unis se retrouvent sujets à une politique isolationniste d'après-guerre comme cela avait été le cas après la Première Guerre mondiale. Au contraire, il était d'avis que les États-Unis assument plus de responsabilités en ce qui a trait à l'échiquier mondial, surtout dans le domaine de la paix mondiale et des droits de la personne. Roosevelt possédait une vision idéaliste d'un monde d'après-guerre libre et pacifique. L'économie américaine dépendait grandement des marchés mondiaux et Roosevelt voulait, à tout prix, éviter une autre dépression comme celle qu'avaient connue les États-Unis avant la Seconde Guerre mondiale. À cette fin, il a poussé pour la libéralisation des échanges dans le monde afin que les idéaux et produits américains soient accessibles sur les marchés mondiaux. Roosevelt était conscient des besoins exprimés par Staline quant à sa sécurité et il voulait éviter que l'URSS ait l'impression que la Grande-Bretagne et les États-Unis se liguent contre Staline.


© 2009 Jupiterimages Corporation
URSS :

Les principales inquiétudes de Staline reposaient sur la puissance soviétique et sa sécurité. Pendant les deux guerres mondiales, l'URSS avait été anéantie par les invasions allemandes (sans compter les invasions de Napoléon au XIXe siècle). Pour cette raison, Staline a exigé l'assurance que cela ne se reproduirait plus jamais. À cette fin, Staline a demandé qu'on établisse une zone tampon, c'est-à-dire une zone protégée entre l'Ouest et l'Union soviétique. Il voulait aussi rehausser l'influence soviétique en Extrême-Orient.

La conférence de Yalta

Les trois grands Churchill, Staline et Roosevelt) se sont rencontrés pour la dernière fois à Yalta en Crimée (sud-ouest de l'Union soviétique en bordure de la Mer Noire) en février 1945. (À la rencontre qui a suivi, Churchill et Roosevelt avaient été remplacés.) Pour mieux saisir la portée de cette rencontre, réfléchis à ceci :

  • Les troupes soviétiques étaient postées à moins d'une soixantaine de kilomètres de la capitale allemande, Berlin. Les troupes américaines et britanniques n'étaient pas encore présentes en sol allemand. Comme l'Armée rouge occupait déjà la majeure partie de l'Europe de l'Est, les Britanniques et les Américains ne pouvaient pas grand-chose pour empêcher les Soviétiques de réclamer l'Europe de l'Est.
  • La Grande-Bretagne et surtout les États-Unis étaient préoccupés par le conflit au Japon et dans le Pacifique. Les Soviétiques n'étaient pas concernés par celui-ci.

Il faut bien se rappeler ces deux points lorsqu'on considère l'accord de Yalta.

Les termesprincipaux de l'accord de Yalta sont les suivants :

  • L'Allemagne serait divisée en trois zones d'occupation : les zones américaine, soviétique et britannique.
  • L'Union soviétique entrerait en guerre avec le Japon après la défaite allemande.
  • En échange de la participation de l'URSS à la guerre contre le Japon, celle-ci se verrait accorder des concessions territoriales en Extrême-Orient : l'ile de Sakhaline et l'archipel des Kouriles (situés au nord du Japon), certains droits en Mandchourie (Chine) et d'autres privilèges territoriaux en Extrême-Orient.
  • En Europe, les frontières de la Pologne seraient modifiées selon la demande de Staline. La frontière est de la Pologne serait léguée à l'URSS selon l'entente de la zone tampon proposée par Staline.
  • La Pologne serait libre de choisir son propre gouvernement.

La conférence de Potsdam

La conférence de Potsdam qui s'est tenue en juillet 1945 fut la dernière en période de guerre. Deux nouveaux acteurs s'y sont ajoutés, Clement Atlee, le nouveau premier ministre britannique ainsi qu'Harry S. Truman, le nouveau président américain. La guerre en Europe était terminée; l'Allemagne nazie avait été défaite. Les Américains s'apprêtaient à envahir le Japon. La Grande-Bretagne, tout comme le reste de l'Europe, avait été ravagée par la guerre. Les troupes soviétiques occupaient toujours la majeure partie de l'Europe de l'Est. Les Américains étaient avantagés, car ils venaient tout juste de développer la bombe nucléaire et avaient l'intention de la larguer sur le Japon.

Une méfiance s'était développée entre Staline, un dictateur communiste totalitaire, et les démocraties capitalistes de l'Europe de l'Ouest. Staline exerçait déjà de l'influence et du pouvoir en Europe de l'Est. Les Britanniques et les Américains semblaient ne pouvoir rien faire pour freiner l'expansionnisme de Staline. La conférence de Potsdam, malgré plusieurs ententes formelles, avait laissé plusieurs questions sans réponses. Celles-ci devaient être résolues lors d'une prochaine rencontre qui n'a jamais eu lieu.

L'accord de Potsdam comprend les éléments suivants :

  • L'Allemagne était chargée de rembourser les frais associés aux réparations des dommages causés par la guerre.
  • La dénazification de l'Allemagne; tout aspect associé au fascisme d'Hitler serait supprimé.
  • Les nazis accusés de crime de guerre seraient jugés et punis.
  • Les frontières finales des zones occupées par les Alliés en Allemagne seraient enfin établies.
  • Les frontières de la Pologne seraient remaniées.
  • L'armée allemande et toute l'industrie de guerre seraient démantelées.
  • Maintenant que l'Allemagne avait été défaite, l'Union soviétique se joindrait au conflit au Japon.


Lis « La fin de la Seconde Guerre mondiale : accords et idéologies » aux pages 186 à 188 de ton manuel Comprendre les idéologies. Ces pages t'aideront à approfondir ta compréhension du concept des conflits idéologiques avec le libéralisme.

Prends des notes, soit dans un cahier ou sur ton ordinateur, sur ce que tu viens de lire dans ton livre. Familiarise-toi avec le guide Comment prendre des notes. Une fois terminé, reviens à cette page afin de continuer ce module.