6.8 – Économies de marché et principes libéraux
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6.8 – Économies de marché et principes libéraux
Question à l'étude : Dans quelle mesure les principes du libéralisme sont-ils viables?
Beaucoup de gens croient que le capitalisme est le meilleur système économique du monde parce qu'il garantit la liberté économique et qu'il crée de la richesse pour tous. Quel degré de liberté devrait-il y avoir dans un système de marché libre?
Un système économique qui est complètement libéral a peu de règles et exerce peu de contrôle au-delà du règne de la loi. Les gens sont libres d'agir dans leur propre intérêt et ont la liberté complète de rivaliser pour la richesse. Dans une économie de laissez-faire ou dans un marché libre (capitaliste), les entreprises sont libres de se développer autant qu'elles peuvent, en éliminant les entreprises plus petites et moins efficaces du marché. Les personnes qui ont des connaissances, des talents, de la volonté et l'accès au capital peuvent accumuler de plus en plus de propriétés, alors que celles n'ont pas ces qualités ne le peuvent pas.
Le marché libre et le bien commun

©Wikimedia Commons
« Les sociétés fonctionnent à la cupidité. Le capitalisme est le système où la cupidité fait le moindre mal. » Milton Friedman
La théorie de l’effet de ruissellement est l'idée capitaliste selon laquelle les individus qui réussissent accumulent beaucoup de richesse, laquelle finit par « s'écouler vers le bas » sur ceux qui en ont moins. Par exemple, une personne extrêmement riche telle que Bill Gates investira son argent dans des opérations qui profiteront à d'autres personnes. Il peut payer ses employés plus cher parce qu'il a plus d'argent à dépenser. Il achètera des vêtements, des maisons et des voitures et il mangera dans des restaurants, et l'argent qu'il paiera pour toutes ces choses se retrouvera dans les poches d'autres personnes. Selon ce point de vue, les riches ne devraient pas être taxés lourdement parce que cela punit non seulement ceux qui produisent la richesse, mais aussi les gens qu'ils engagent.
L'économie de l'offre est une autre expression utilisée pour décrire un système économique qui se concentre sur les réserves de marchandises et de services destinés aux consommateurs. Elle est fondée sur la conviction que la croissance économique peut être générée le plus efficacement possible en réduisant les barrières pour que les gens produisent (offrent) des marchandises et des services. Ce système suppose un impôt sur le revenu et des taxes sur les gains en capital plus bas, de même qu'une diminution de la règlementation. En retour, cela profite aux consommateurs qui auront accès à de plus grandes réserves de marchandises et de services à un prix inférieur.
L'économie de l'offre est une autre expression utilisée pour décrire un système économique qui se concentre sur les réserves de marchandises et de services destinés aux consommateurs. Elle est fondée sur la conviction que la croissance économique peut être générée le plus efficacement possible en réduisant les barrières pour que les gens produisent (offrent) des marchandises et des services. Ce système suppose un impôt sur le revenu et des taxes sur les gains en capital plus bas, de même qu'une diminution de la règlementation. En retour, cela profite aux consommateurs qui auront accès à de plus grandes réserves de marchandises et de services à un prix inférieur.
Santa Crisis est une allégorie de la crise financière qui a balayé le monde en 2007. Qu'est-ce que cette caricature te suggère?
(À noter : Il s'agit d'une explication simplifiée de la crise économique mondiale qui a commencé par la crise des prêts hypothécaires à haut risque en 2007.)
Le capitalisme est basé sur la liberté complète du marché. Cela suppose que les prêteurs ont la liberté de prêter de l'argent à qui ils veulent et d'exiger un remboursement selon leurs propres termes.
Aux États-Unis, de l'argent a été prêté à des gens pour qu'ils achètent des maisons à des taux d'intérêt qui étaient très en dessous de la norme. Ces hypothèques ont été consenties dans des termes très faciles. Par exemple, beaucoup de ces emprunteurs n'ont pas eu à prouver qu'ils avaient un revenu, qu'ils avaient des actifs, ou qu'ils avaient la capacité de rembourser l'argent qu'ils empruntaient.
En fonction de ces termes nouveaux et faciles, beaucoup de personnes se sont lourdement endettées pour acheter des maisons qu'elles ne pouvaient pas vraiment se payer. Cela a mené à une bulle immobilière pendant laquelle des centaines de milliers de gens ont acheté des maisons, alimentant une expansion rapide de la construction et une augmentation de la spéculation sur les biens immobiliers, ce qui a conduit à une augmentation du prix de vente des maisons. Les gens ont alors commencé à refinancer leurs maisons, en empruntant toujours plus en fonction de l'augmentation de la valeur de leur propriété. En définitive, ils vivaient sur l'argent emprunté contre l'avoir de leur maison. Cette situation a connu son pic en 2005.
Les banques ont vendu les hypothèques qu'elles possédaient à d'autres prêteurs. Les taux d'intérêt ont augmenté, et les gens n'étaient plus en mesure de rembourser leurs hypothèques. Les dépenses des ménages ont diminué. Le prix des logements est tombé. L'avoir contre lequel les propriétaires avaient emprunté n'existait plus. Les hypothèques impayées conduisaient directement à la saisie des maisons, forçant les gens à quitter leur demeure. Les banques se sont retrouvées avec des maisons qui valaient moins que les prêts qu'elles avaient consentis aux gens pour les payer. La confiance envers les banques et la bourse a chuté. Souviens-toi que les banques font autre chose que prêter de l'argent. Elles gèrent aussi les épargnes des gens et leurs investissements. Si les banques font faillite, les gens perdent les épargnes de toute leur vie. En outre, d'autres compagnies importantes investissent dans le secteur financier. L'échec des banques peut ainsi entrainer la faillite d'autres entreprises. Cette situation a mené à une spirale descendante dans l'économie mondiale.
En 2008, Lehman Brothers, une grande banque d'investissement, a déclaré faillite. AIG, une énorme compagnie d'assurances, qui avait assuré plusieurs grandes banques, a menacé de le faire elle aussi. Les gouvernements sont alors intervenus pour tirer d'affaire ces grandes compagnies, et bientôt, les entreprises importantes ont formé une longue file pour réclamer de l'aide. Juste avant les élections présidentielles américaines de 2008, le gouvernement a accepté de fournir un renflouement global d'une valeur de 700 milliards de dollars, sans conditions. Beaucoup d'institutions financières ont été rachetées temporairement par le gouvernement ou ont été lourdement subventionnées. Au début de 2009, General Motors a annoncé sa faillite et a été rachetée par le Trésor américain dans le cadre du Troubled Asset Relief Program et, dans une moindre mesure, par la Corporation de développement des investissements du Canada, une Société d’État fédérale.
Pourquoi le renflouement? Dans un système basé sur le capitalisme du marché libre, les entreprises qui ne sont pas rentables doivent se retirer des affaires. Pourtant, pendant la crise financière, les gouvernements en sont venus à croire que l'effondrement de ces énormes compagnies causerait des difficultés énormes à tout le monde. Le renflouement a été un effort pour contribuer au bien commun. Pourtant, peu après que le gouvernement ait fourni d'énormes quantités d'argent aux institutions financières, les dirigeants de ces mêmes entreprises ont reçu des primes de plusieurs millions de dollars. Quelle partie des fonds fournis par le gouvernement a-t-elle été utilisée pour aider les propriétaires, les ouvriers et les investisseurs, et quelle partie a-t-elle été donnée aux cadres de ces entreprises?
Règlementation et dérèglementation? Les économistes, en fonction de leurs idéologies opposées, attribuent la crise financière à la trop grande règlementation ou, au contraire, au manque de règlementation. Les néoconservateurs croient qu'il y a eu trop de règlements dans le contrôle de l'écoulement de l'argent. Ils pensent que le capital devrait être libre de circuler partout et que la compétition et la possibilité d'échouer sont des facteurs qui conduisent les gens à prendre de bonnes décisions d'affaires. D'autres personnes, surtout celles qui croient en une plus grande égalité économique et aux libertés positives, pensent que les consommateurs et les compagnies devraient être protégés de la même manière par des règles qui garantiraient une plus grande sécurité à chacun. Bien que la crise financière ait mené à une discussion sur la nécessité de la règlementation, en réalité, peu de changements ont été apportés aux façons de faire.
Adam Smith croyait que l'économie était guidée par une main invisible. D'autres économistes croient qu'une sorte de loi naturelle contrôle les systèmes économiques et que le gouvernement ne devrait pas interférer dans ce processus naturel. S'il y a des « lois naturelles » qui contrôlent l'économie, elles indiquent que le résultat naturel du capitalisme est un cycle de boum et d'effondrement qui peut avoir des effets désastreux.
La plupart des gouvernements du monde, qu'ils soient des démocraties libérales ou non, interviennent dans leur économie, dans une certaine mesure, pour le bien des gens de leur nation. Ont-ils raison de le faire? Les économistes qui sont fortement pour le libéralisme économique disent « non ».
La mondialisation a montré que, à l'échelle de la planète, une économie de marché peut mener au succès économique pour certains et au désastre pour d'autres. En délocalisant la fabrication de leurs marchandises dans les pays où le travail coute moins cher, les grandes compagnies donnent des occasions économiques aux travailleurs des pays en développement, mais elles laissent ceux des pays développés avec des connaissances qu'ils ne peuvent pas utiliser. La mondialisation de la richesse signifie que les gens peuvent spéculer non seulement sur la valeur des stocks, mais aussi sur celle des monnaies internationales, avec un potentiel pouvant dévaster des nations entières. Les programmes informatiques qui déclenchent l'achat ou la vente de valeurs en fonction d'une réponse automatisée peuvent provoquer d'énormes fluctuations dans les marchés financiers internationaux, qui peuvent ruiner des gens et des compagnies en l'espace d'un instant. La liberté dans le secteur bancaire a permis aux institutions financières de prêter de l'argent à n'importe qui, ce qui a conduit les gens et les pays à s'endetter.
Dans l'économie mondiale, la liberté de choisir est aussi la liberté de perdre.
Il y a beaucoup de points de vue sur le rôle que le gouvernement devrait jouer dans un système économique. Dans le Module 3, tu as étudié l'économie keynésienne. Keynes était d'avis qu'un gouvernement doit intervenir dans l'économie en temps de crise pour aider à adoucir les effets du cycle de boum et d'effondrement, et le succès du New Deal en a été le résultat. Dans le Module 4, tu t'es initié à l'influence de la pensée néoconservatrice. Des économistes tels que Milton Friedman et Friedrich August Hayek ont suggéré qu'il devrait y avoir peu de règles pour gouverner les systèmes économiques. Des dirigeants politiques tels que Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni ont suivi leur conseil, en réduisant les dépenses du gouvernement, en diminuant les taxes et en privatisant certaines entreprises.
Aujourd'hui, les points de vue divergent quant à la propriété gouvernementale et quant à l'intervention de l'État dans l'économie, mais presque tous les pays règlementent leur économie, dans une certaine mesure, pour le bien commun.
Le capitalisme est basé sur la liberté complète du marché. Cela suppose que les prêteurs ont la liberté de prêter de l'argent à qui ils veulent et d'exiger un remboursement selon leurs propres termes.
Aux États-Unis, de l'argent a été prêté à des gens pour qu'ils achètent des maisons à des taux d'intérêt qui étaient très en dessous de la norme. Ces hypothèques ont été consenties dans des termes très faciles. Par exemple, beaucoup de ces emprunteurs n'ont pas eu à prouver qu'ils avaient un revenu, qu'ils avaient des actifs, ou qu'ils avaient la capacité de rembourser l'argent qu'ils empruntaient.
En fonction de ces termes nouveaux et faciles, beaucoup de personnes se sont lourdement endettées pour acheter des maisons qu'elles ne pouvaient pas vraiment se payer. Cela a mené à une bulle immobilière pendant laquelle des centaines de milliers de gens ont acheté des maisons, alimentant une expansion rapide de la construction et une augmentation de la spéculation sur les biens immobiliers, ce qui a conduit à une augmentation du prix de vente des maisons. Les gens ont alors commencé à refinancer leurs maisons, en empruntant toujours plus en fonction de l'augmentation de la valeur de leur propriété. En définitive, ils vivaient sur l'argent emprunté contre l'avoir de leur maison. Cette situation a connu son pic en 2005.
Les banques ont vendu les hypothèques qu'elles possédaient à d'autres prêteurs. Les taux d'intérêt ont augmenté, et les gens n'étaient plus en mesure de rembourser leurs hypothèques. Les dépenses des ménages ont diminué. Le prix des logements est tombé. L'avoir contre lequel les propriétaires avaient emprunté n'existait plus. Les hypothèques impayées conduisaient directement à la saisie des maisons, forçant les gens à quitter leur demeure. Les banques se sont retrouvées avec des maisons qui valaient moins que les prêts qu'elles avaient consentis aux gens pour les payer. La confiance envers les banques et la bourse a chuté. Souviens-toi que les banques font autre chose que prêter de l'argent. Elles gèrent aussi les épargnes des gens et leurs investissements. Si les banques font faillite, les gens perdent les épargnes de toute leur vie. En outre, d'autres compagnies importantes investissent dans le secteur financier. L'échec des banques peut ainsi entrainer la faillite d'autres entreprises. Cette situation a mené à une spirale descendante dans l'économie mondiale.
En 2008, Lehman Brothers, une grande banque d'investissement, a déclaré faillite. AIG, une énorme compagnie d'assurances, qui avait assuré plusieurs grandes banques, a menacé de le faire elle aussi. Les gouvernements sont alors intervenus pour tirer d'affaire ces grandes compagnies, et bientôt, les entreprises importantes ont formé une longue file pour réclamer de l'aide. Juste avant les élections présidentielles américaines de 2008, le gouvernement a accepté de fournir un renflouement global d'une valeur de 700 milliards de dollars, sans conditions. Beaucoup d'institutions financières ont été rachetées temporairement par le gouvernement ou ont été lourdement subventionnées. Au début de 2009, General Motors a annoncé sa faillite et a été rachetée par le Trésor américain dans le cadre du Troubled Asset Relief Program et, dans une moindre mesure, par la Corporation de développement des investissements du Canada, une Société d’État fédérale.
Pourquoi le renflouement? Dans un système basé sur le capitalisme du marché libre, les entreprises qui ne sont pas rentables doivent se retirer des affaires. Pourtant, pendant la crise financière, les gouvernements en sont venus à croire que l'effondrement de ces énormes compagnies causerait des difficultés énormes à tout le monde. Le renflouement a été un effort pour contribuer au bien commun. Pourtant, peu après que le gouvernement ait fourni d'énormes quantités d'argent aux institutions financières, les dirigeants de ces mêmes entreprises ont reçu des primes de plusieurs millions de dollars. Quelle partie des fonds fournis par le gouvernement a-t-elle été utilisée pour aider les propriétaires, les ouvriers et les investisseurs, et quelle partie a-t-elle été donnée aux cadres de ces entreprises?
Règlementation et dérèglementation? Les économistes, en fonction de leurs idéologies opposées, attribuent la crise financière à la trop grande règlementation ou, au contraire, au manque de règlementation. Les néoconservateurs croient qu'il y a eu trop de règlements dans le contrôle de l'écoulement de l'argent. Ils pensent que le capital devrait être libre de circuler partout et que la compétition et la possibilité d'échouer sont des facteurs qui conduisent les gens à prendre de bonnes décisions d'affaires. D'autres personnes, surtout celles qui croient en une plus grande égalité économique et aux libertés positives, pensent que les consommateurs et les compagnies devraient être protégés de la même manière par des règles qui garantiraient une plus grande sécurité à chacun. Bien que la crise financière ait mené à une discussion sur la nécessité de la règlementation, en réalité, peu de changements ont été apportés aux façons de faire.
Adam Smith croyait que l'économie était guidée par une main invisible. D'autres économistes croient qu'une sorte de loi naturelle contrôle les systèmes économiques et que le gouvernement ne devrait pas interférer dans ce processus naturel. S'il y a des « lois naturelles » qui contrôlent l'économie, elles indiquent que le résultat naturel du capitalisme est un cycle de boum et d'effondrement qui peut avoir des effets désastreux.
La plupart des gouvernements du monde, qu'ils soient des démocraties libérales ou non, interviennent dans leur économie, dans une certaine mesure, pour le bien des gens de leur nation. Ont-ils raison de le faire? Les économistes qui sont fortement pour le libéralisme économique disent « non ».
La mondialisation a montré que, à l'échelle de la planète, une économie de marché peut mener au succès économique pour certains et au désastre pour d'autres. En délocalisant la fabrication de leurs marchandises dans les pays où le travail coute moins cher, les grandes compagnies donnent des occasions économiques aux travailleurs des pays en développement, mais elles laissent ceux des pays développés avec des connaissances qu'ils ne peuvent pas utiliser. La mondialisation de la richesse signifie que les gens peuvent spéculer non seulement sur la valeur des stocks, mais aussi sur celle des monnaies internationales, avec un potentiel pouvant dévaster des nations entières. Les programmes informatiques qui déclenchent l'achat ou la vente de valeurs en fonction d'une réponse automatisée peuvent provoquer d'énormes fluctuations dans les marchés financiers internationaux, qui peuvent ruiner des gens et des compagnies en l'espace d'un instant. La liberté dans le secteur bancaire a permis aux institutions financières de prêter de l'argent à n'importe qui, ce qui a conduit les gens et les pays à s'endetter.
Dans l'économie mondiale, la liberté de choisir est aussi la liberté de perdre.
Il y a beaucoup de points de vue sur le rôle que le gouvernement devrait jouer dans un système économique. Dans le Module 3, tu as étudié l'économie keynésienne. Keynes était d'avis qu'un gouvernement doit intervenir dans l'économie en temps de crise pour aider à adoucir les effets du cycle de boum et d'effondrement, et le succès du New Deal en a été le résultat. Dans le Module 4, tu t'es initié à l'influence de la pensée néoconservatrice. Des économistes tels que Milton Friedman et Friedrich August Hayek ont suggéré qu'il devrait y avoir peu de règles pour gouverner les systèmes économiques. Des dirigeants politiques tels que Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni ont suivi leur conseil, en réduisant les dépenses du gouvernement, en diminuant les taxes et en privatisant certaines entreprises.
Aujourd'hui, les points de vue divergent quant à la propriété gouvernementale et quant à l'intervention de l'État dans l'économie, mais presque tous les pays règlementent leur économie, dans une certaine mesure, pour le bien commun.
