6.9 – Économies mixtes et principes libéraux


Question à l'étude : Dans quelle mesure les principes du libéralisme sont-ils viables?


Si l'économie planifiée fournit trop peu de liberté économique aux citoyens et si l'économie capitaliste leur fournit trop peu de sécurité, quelle est la situation de rechange?

Une économie mixte constitue-t-elle une bonne solution alternative? Peut-elle donner assez de liberté pour fournir des incitatifs aux gens pour qu'ils travaillent dur et pour générer de nouvelles idées, tout en fournissant les libertés positives et la sécurité dont pourra tirer profit la majorité?

Comme tu l'as appris, en 2007, le monde a connu le début d'une récession mondiale. Il y avait plusieurs causes à ce krach économique, mais un facteur très important a été le rôle joué par les banques durant la crise.

 
« Si ça bouge, on l'impose. Si ça continue à bouger, on règlemente. Et si ça cesse de bouger, on subventionne. » Ronald Reagan
 
La photo a été prise par un chercheur britannique peu de temps après que la crise économique mondiale ait commencé. À l'arrière-plan, on voit des gratte-ciels appartenant à des banques internationales. Au premier plan, on peut lire sur la bannière : « Bonjour le cauchemar : c'est juste le cours normal des affaires. »

À quoi la bannière fait-elle allusion, selon toi? Suggère-t-elle qu'une économie non règlementée peut mener à un cauchemar au chapitre des emplois et des épargnes? Ou suggère-t-elle que le cauchemar réel se produit quand les gouvernements tirent d'affaire de grandes entreprises qui auraient fait faillite?

La citation au bas de l'affiche fait référence à l'attitude de certains gouvernements en matière d'économie. Cette citation est celle de l'ancien président américain, Ronald Reagan, qui croyait en un gouvernement plus discret et qui imposait moins de règles. Dans ce contexte, le message indique que les gouvernements ont tendance à trop se mêler des affaires économiques de leurs citoyens.

Une économie mixte est basée sur les principes de la propriété privée et de la liberté économique, mais elle inclut aussi la propriété publique et elle impose certaines limites ou certains règlements dans l'intérêt de la collectivité. Idéologiquement, elle présente à la fois des aspects du collectivisme et des aspects de l'individualisme.


Ces deux pays ont développé des économies mixtes basées sur leurs propres valeurs et sur leurs propres principes. Quand nous pensons aux économies mixtes, nous avons tendance à penser aux pays démocratiques qui gèrent leur économie selon les principes de l'économie de marché, tout en règlementant davantage l'industrie et en adoptant un certain niveau de propriété publique. Un autre terme pour désigner ce système est le « socialisme démocratique ». Une conviction majeure que l'on trouve dans les économies mixtes affirme que le gouvernement a certaines responsabilités à l'égard du bien commun. Les électeurs donnent le pouvoir à des gouvernements qui accordent de la valeur aux droits individuels, y compris au droit positif à la liberté de ne pas connaitre la pauvreté excessive. Ils souhaitent aussi un niveau d'égalité qui suppose des programmes sociaux visant à protéger les citoyens. L'une des principales raisons pour lesquelles les Canadiens n'ont pas été affectés aussi négativement que les Américains par la baisse économique mondiale est la règlementation du secteur bancaire. Les institutions financières canadiennes sont soumises à des règles claires qui encadrent la manière dont l'argent peut être prêté et emprunté. Ces règles protègent les investisseurs et les consommateurs.


Les éléments d'une économie mixte peuvent inclure les libertés suivantes.

  • La liberté de posséder les moyens de production
  • La liberté de participer au gouvernement et à la prise de décision des entreprises
  • La liberté de choisir quoi acheter et quoi vendre
  • La liberté de communiquer (annoncer des produits, parler contre les activités économiques inappropriées, se prononcer contre l'intervention gouvernementale, etc.)
  • La liberté d'association (les syndicats ouvriers, les associations professionnelles, les organisations à but non lucratif, les organisations d'entreprise, etc.)
  • La liberté de ne pas vivre dans la pauvreté excessive (les programmes sociaux, l'assistance au revenu, les prestations pour les services de garde)

Les éléments d'une économie mixte peuvent inclure les droits suivants.

  • Le droit à l'éducation (les écoles, les bibliothèques, etc.)
  • Le droit à la santé
  • Le droit de communiquer (les réseaux de télécommunication)
  • Le droit à la protection contre le danger (les services de police, les règlements concernant la sécurité sur les lieux de travail, les règlements sur la sécurité des produits, la protection de l'environnement, etc.)
  • Le droit à de l'aide juridique

Au Canada, la plupart des services de soins de santé et des programmes d'éducation sont possédés et offerts par l'État. Les hôpitaux et les écoles sont gérés par les gouvernements provinciaux et les soins de santé et l'éducation sont gratuits pour tous les Canadiens. Le gouvernement du Canada gère aussi plusieurs sociétés d'État, qui sont des entreprises qui servent les besoins des Canadiens. Il s'agit souvent de services que le secteur privé n'est pas disposé à fournir à tous les citoyens ou d'entreprises qui font la promotion de la culture canadienne. Le radiodiffuseur public Radio-Canada et Postes Canada sont des exemples de sociétés d'État.


Les partisans du marché libre, en particulier les néoconservateurs des États-Unis, critiquent souvent les programmes sociaux fournis par les économies mixtes en fonction de leurs points de vue idéologiques. Ils croient si fortement en l'individualisme qu'ils estiment que les gens devraient être autosuffisants et qu'ils ne devraient pas dépendre de l'aide de forces extérieures lorsqu'ils ont des problèmes. Ils pensent aussi que, si chacun était autosuffisant, nous n'aurions presque pas besoin d'impôts sur le revenu ni de taxes sur les bénéfices des entreprises, ce qui laisserait plus d'argent dans les poches des individus.

Si tu regardes le réseau américain Fox News ou d'autres chaines de télévision conservatrices, tu pourrais entendre dire que les programmes financés par les contribuables tels que les soins médicaux sont « libéraux » ou « socialistes » et que les pays qui les dispensent sont des « États-providences ». Garde en tête que ces termes sont utilisés de manière péjorative. Quand ils sont utilisés de cette manière, ils montrent que les gens dans le monde ont des compréhensions très différentes de ce que ces mots signifient. Pour la plupart des Canadiens, des Européens et des citoyens des autres démocraties libérales, ces termes n'ont pas de telles connotations négatives.

Lis les sections ci-dessous de ton manuel Regards sur l'idéologie :
  • « La troisième voie de Blair », à la page 222
  • « Le modèle de polder aux Pays-Bas, la philosophie harambée au Kenya, et le Tchad », aux pages 222 à 224

Pendant que tu lis, prends des notes sur les questions suivantes :

  • Quel degré de liberté y a-t-il dans une économie mixte?
  • Une économie mixte est-elle essentiellement collectiviste ou essentiellement individualiste dans son approche idéologique?
  • Dans quelle mesure une économie mixte est-elle viable aujourd'hui?

Prends des notes, soit dans un cahier soit sur ton ordinateur, sur ce que tu viens de lire dans ton livre. Familiarise-toi avec le guide Comment prendre des notes. Une fois terminé, reviens à cette page afin de continuer ce module.