6.10 – Économies émergentes
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6.10 – Économies émergentes
Question à l'étude : Dans quelle mesure les principes du libéralisme sont-ils viables?
À la page précédente, tu as étudié les économies mixtes du Canada et de la Suède, deux démocraties libérales qui, historiquement, ont été libres tant économiquement que politiquement. Les citoyens et leurs gouvernements élus ont établi des systèmes économiques qui équilibrent la liberté économique avec la participation gouvernementale pour le bien commun.
Le Canada et la Suède sont deux pays industrialisés. Leurs économies sont fortes depuis des décennies et, même si tout le monde n'est pas riche dans ces deux pays, le niveau de vie y est élevé et les gens ont beaucoup d'occasions de prospérer.
Mais qu'en est-il des pays pauvres dans le monde? Quel système économique conviendrait le mieux pour les sortir de la pauvreté? Les économistes appellent des nations telles que l'Inde et la Chine des « économies émergentes ». Leur pouvoir économique n'a pas encore atteint son plein potentiel. Avec d'énormes populations et de forts systèmes d'éducation, ces deux pays montrent que des pays qui étaient pauvres peuvent s'élever avec l'aide tant de la liberté économique que de l'intervention gouvernementale.
La citation qu'on peut lire sur l'affiche est de l'ancien premier ministre chinois Li Peng, qui a réclamé la réforme de l'économie chinoise. L'image est d'un auteur indien et activiste, Rita Banerji, qui a fondé un mouvement pour s'opposer au génocide des jeunes filles indiennes. Li Peng a vu dans le capitalisme une voie d'avenir pour les Chinois, mais la photo de Mme Banerji démontre de manière très cassante qu'en Inde, le capitalisme n'a pas mené au succès économique dans tous les secteurs de la société.
© Image Rita Banerji, fondatrice de « 50 millions de disparus »
La citation est de Li Peng, l'ancien premier ministre de la Chine
En tant que pays communiste, la Chine a adopté une approche très différente de celle de l'Union soviétique puisqu'elle a réformé son système économique. Ce pays savait qu'il ne marchait pas de pair avec les nations plus industrialisées, mais il n'avait pas les moyens de se moderniser non plus. Des millions de Chinois vivaient encore dans une pauvreté abjecte. Sous Deng Xiaoping, la réforme a commencé à la base et elle a fait son chemin. Appelées « socialisme avec des caractéristiques chinoises », ces réformes ont commencé en 1978 et ont permis à la Chine, qui était un pays agricole pauvre, de devenir l'économie dont la croissance a été la plus rapide du monde au cours des 30 années qui ont suivi. En Chine, 53 % de la population vivait dans la pauvreté en 1978; en 2001, seuls 6 % des Chinois étaient toujours dans cette situation. Un autre nom donné à ce type de système économique est « socialisme de marché ».
Le passage d'une économie planifiée à une économie plus orientée vers le marché a été graduel et il s'est fait à petits pas. On a autorisé des fermiers à produire et à vendre leurs produits à une petite échelle; cela a mené à une augmentation immédiate de la production et à une diminution de la pauvreté. On a aussi permis aux communes et aux municipalités de mettre en œuvre leurs propres opérations industrielles. Des zones économiques spéciales, dans lesquelles l'investissement étranger était permis, ont aussi été établies.
Sur le plan négatif, bien que le principe de l'égalité économique soit un aspect fondamental d'un État communiste, la toute nouvelle liberté économique de la Chine a creusé un énorme fossé entre les riches et les pauvres. Le fossé en Chine est plus large que dans les pays européens et légèrement plus large qu'aux Étas-Unis, mais il est moins large qu'en Afrique du Sud, au Brésil, au Mexique et en Turquie selon l'indice Gini des revenus par individu de 2015.
Cette caricature américaine des années 1960 a été dessinée longtemps avant que la Chine ne s'éloigne de ses racines agraires pour amorcer sa reconstruction économique. Elle montre l'ancien leadeur chinois Mao Zedong devant un groupe d'affamés. Ces derniers regardent des cercueils sur lesquels on peut lire « Victimes de la faim dans la Chine rouge ». La légende dit : « Par décret gouvernemental, chaque membre de la commune a droit à un lot privé ». Le dessinateur a utilisé l'ironie pour montrer que la seule propriété privée qu'un Chinois communiste pouvait espérer était sa propre tombe.
Les économistes prédisaient qu'en 2010, l'Inde serait l'une des principales économies du monde. À la différence de la Chine, l'Inde est une démocratie. Pays immense et hautement peuplé, elle est composée de beaucoup de groupes religieux et ethniques. L'Inde a été une colonie de la Grande-Bretagne jusqu'à 1947. Pendant le règne britannique, des réseaux de chemins de fer, des écoles et un système de gouvernement caractérisé par des règlements bureaucratiques ont été établis. Après qu'elle ait retrouvé sa souveraineté et jusqu'au début des années 1990, elle a pratiqué un socialisme démocratique caractérisé par un haut niveau de protectionnisme et par la propriété publique, et elle a continué à règlementer l'économie. Celle-ci a crû lentement, et des millions de personnes ont vécu dans une pauvreté extrême. Depuis lors, son économie fait une place grandissante au marché et elle enregistre la deuxième croissance la plus rapide du monde. L'Inde a fait d'énormes gains en fournissant une éducation à chaque enfant et en inscrivant le droit à l'éducation parmi les droits fondamentaux dans sa constitution.
Cependant, le revenu par habitant, en Inde, est le 139e dans le monde. La plupart de ceux qui vivent et qui travaillent dans les fermes (plus de la moitié de la population) sont encore très pauvres et non instruits. Des millions de personnes ont déménagé dans les centres urbains, en espérant améliorer leurs conditions de vie, mais souvent sans succès. Le cauchemar du travail imposé aux enfants continue d'exister. Dans plusieurs parties de l'Inde, les femmes n'ont pas encore les mêmes droits que les hommes. Les normes culturelles favorisent les garçons au détriment des filles : les femmes se font souvent avorter lorsqu'elles sont enceintes d'une fille, et l'infanticide est un grand problème.
Même si l'Inde et la Chine connaissent une croissance économique phénoménale, le succès est réservé aux citoyens instruits des classes moyenne et élevée. Ceux qui travaillent dans les champs, c'est-à-dire la plupart des Chinois et des Indiens, n'en profitent pas. Le rapport de World Resources Indicator publié en 2001 montre que deux-milliards des plus pauvres habitants du monde vivent dans 51 pays, et que presque la moitié de ces personnes vivent en Inde et en Chine. Le succès économique a aussi mené à la dégradation de l'environnement.
Lis la section « Des miracles économiques du XXIe siècle : la Chine et l'Inde » aux pages 428 à 430 de ton manuel Regards sur l'idéologie.
Pendant que tu lis, prends des notes sur les questions suivantes :
- À quel point les systèmes économiques de la Chine et de l'Inde sont-ils similaires, considérant que leurs systèmes politiques sont très différents?
- Dans quelle mesure le libéralisme économique a-t-il apporté des avantages au citoyen moyen et dans quelle mesure lui a-t-il donné des problèmes nouveaux?
- Dans quelle mesure les économies émergentes menacent-elles les systèmes économiques du monde développé?
Prends des notes, soit dans un cahier soit sur ton ordinateur, sur ce que tu viens de lire dans ton livre. Familiarise-toi avec le guide
Comment prendre des notes. Une fois terminé, reviens à cette page afin de continuer ce module.