Leçon 2 : Types de poèmes
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Leçon 2 : Types de poèmes
L’acrostiche, le calligramme, le haïku
Il existe plusieurs différents types de poèmes. Il y a des poèmes à formes fixes et à vers libres. Voici quelques exemples de poèmes amusants que tu connais surement déjà :
L’acrostiche
L’acrostiche est un poème où tu peux lire le sujet dans le mot formé par les premières lettres de chaque vers. Voici quelques exemples :Maria
Mon aimée adorée avant que je m'en aille,
Avant que notre amour triste déraille,
Râle et meure, ô m'amie, une fois
Il faut nous promener tous les deux seuls dans les bois
Alors je m'en irai plus heureux que les rois.
Avant que notre amour triste déraille,
Râle et meure, ô m'amie, une fois
Il faut nous promener tous les deux seuls dans les bois
Alors je m'en irai plus heureux que les rois.
Guillaume Apollinaire, 1899
Louis
Louis est un héros sans peur et sans reproche
On désire le voir. Aussitôt qu'on l'approche
Un sentiment d'amour enflamme tous les cœurs.
Il ne trouve chez nous que des adorateurs.
Son image est partout... exceptée dans ma poche*.
On désire le voir. Aussitôt qu'on l'approche
Un sentiment d'amour enflamme tous les cœurs.
Il ne trouve chez nous que des adorateurs.
Son image est partout... exceptée dans ma poche*.
Acrostiche d’un courtisan au Roi Louis XVI
*au temps de Louis XIV, les sous français s’appelaient des Louis, car l’image du roi était sur les pièces de monnaie.

Le poème en boule de neige :

Le poème en boule de neige est un poème dont le premier mot a une lettre, le deuxième mot a deux lettres, le troisième mot a trois lettres et ainsi de suite.
Il y a aussi les poèmes en boule de neige fondante dans lesquels le premier vers compte un nombre de lettres non fixes, puis chaque vers diminue d’une lettre pour arriver au dernier vers d’une seule lettre.
Voici un exemple d’un poème en boule de neige :
O (1)
Un (2)
Rat (3)
Cris! (4)
Joues (5)
Blêmes (6)
Courses (7)
Eperdues (8)
Moqueries (9)
Ricanantes (9)
Poursuivent (10)
L’effarouchée! (11)
Un (2)
Rat (3)
Cris! (4)
Joues (5)
Blêmes (6)
Courses (7)
Eperdues (8)
Moqueries (9)
Ricanantes (9)
Poursuivent (10)
L’effarouchée! (11)
Anonyme
Le calligramme
Le calligramme est un poème dont les lettres et les mots forment un dessin lié directement avec le contenu du poème. Guillaume Apollinaire, un poète français, est très connu pour ses calligrammes. En voici deux exemples :


Si tu as de la difficulté à lire le calligramme voici le texte :
La cravate
Douloureuse que tu portes
et qui t’orne
O civilisé
Ote-la si
Tu veux bien respirer
Douloureuse que tu portes
et qui t’orne
O civilisé
Ote-la si
Tu veux bien respirer
Si tu as de la difficulté à lire le calligramme voici le texte :
Reconnais-tu
Cette adorable personne c’est toi
Sous le grand chapeau canotier
Œil
Nez
La bouche
Voici l’ovale de ta figure
Ton cou exquis
Voici enfin l’imparfaite image de ton buste adoré
Vu comme à travers un nuage
Un peu plus bas c’est ton cœur qui bat
Cette adorable personne c’est toi
Sous le grand chapeau canotier
Œil
Nez
La bouche
Voici l’ovale de ta figure
Ton cou exquis
Voici enfin l’imparfaite image de ton buste adoré
Vu comme à travers un nuage
Un peu plus bas c’est ton cœur qui bat
Guillaume Apollinaire, 1915
Les haïkus
Le haïku traditionnel est un court poème qui a 17 sons (ou syllabes), divisés en trois vers : 5 sons, 7 sons, 5 sons. Certains poètes écrivent environ 17 sons. Cependant, ils respectent que le premier vers soit court, que le second vers soit long et que
le troisième vers soit court. Ils respectent aussi le fait qu’un haïku peut généralement se dire avec un souffle (une respiration).
Quelques caractéristiques des haïkus :
- Ils évoquent une des quatre saisons; cela peut être très vague ou se concentrer sur un élément particulier qu'on associe aux saisons.
- Les vers ne sont pas rimés; ils peuvent l’être, mais ce n’est pas une règle.
- Il y a souvent des phrases incomplètes; par exemple parfois le haïku n’a pas de verbes.
- Il fait appel au sens : le toucher, le goût, l’ouïe, l’odorat ou la vue.
- Ils sont parfois drôles, mais ils ne sont pas des blagues.
- Ils te situent dans le temps et l’espace comme une photo.
Voici deux exemples de haïku :
Vent de printemps
Bourgeons cassés. Espoir déçus.
René Maublanc, 1922
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Vent de printemps
Bourgeons cassés. Espoir déçus.
René Maublanc, 1922
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Le sonnet
Le sonnet est un poème à forme fixe très répandue en poésie. Il est un des poèmes les plus connus. Les sonnets suivent des règles d’organisation très stricte.
- Le sonnet compte quatorze vers de même mesure (le même nombre de syllabes).
- Les vers sont organisés en deux quatrains (deux strophes de 4 vers chacun) et deux tercets (deux strophes de trois vers chacun).
- Les rimes dans les quatrains et les tercets sont organisées d’une façon particulière. Tu regarderas la disposition des rimes dans un sonnet de plus près dans la section des rimes.
Lis le sonnet par Tristan Corbière et observe l’organisation des strophes :
Je vais faire un sonnet...
Je vais faire un sonnet ; des vers en uniforme
Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton,
Sur du papier réglé, pour conserver la forme,
Je sais ranger les vers et les soldats de plomb.
Je sais faire un sonnet ; jadis, sans que je dorme,
J'ai mis des dominos en file, tout au long,
J'ai suivi mainte allée épinglée où chaque orme,
Rêvait être de zinc et posait en jalon.
Je vais faire un sonnet ; et toi, viens à mon aide,
Que ton compas m'inspire, ô muse d'Archimède,
Car l'âme d'un sonnet, c'est une addition.
Un, deux, trois, quatre, et puis quatre : huit, je procède
Ensuite trois par trois - tenons Pégase raide !
O lyre ! ô délire ! oh ! - assez ! attention !
Je vais faire un sonnet ; des vers en uniforme
Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton,
Sur du papier réglé, pour conserver la forme,
Je sais ranger les vers et les soldats de plomb.
Je sais faire un sonnet ; jadis, sans que je dorme,
J'ai mis des dominos en file, tout au long,
J'ai suivi mainte allée épinglée où chaque orme,
Rêvait être de zinc et posait en jalon.
Je vais faire un sonnet ; et toi, viens à mon aide,
Que ton compas m'inspire, ô muse d'Archimède,
Car l'âme d'un sonnet, c'est une addition.
Un, deux, trois, quatre, et puis quatre : huit, je procède
Ensuite trois par trois - tenons Pégase raide !
O lyre ! ô délire ! oh ! - assez ! attention !