Leçon 6 : L'allitération et l'assonance


Quelques caractéristiques des vers


En lisant de la poésie, tu peux remarquer certaines caractéristiques des vers. Il arrive que le poète ait mis une allitération ou une assonance pour tenter de créer un effet particulier. Le poète a peut-être varié la longueur des vers ou a choisi une longueur particulière pour tous les vers du poème.



Attention!


N’oublie pas qu’en poésie on parle de vers et de pieds et non de phrases et de syllabes.
Il ne faut pas que tu les confondes.



alphabet
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L’allitération est la répétition d’une consonne dans un même ensemble de vers. On dit qu’il y a une allitération lorsque le son est entendu au moins 3 fois de façon relativement proche. Tu peux décrire une allitération de plusieurs façons. Par exemple :

Une allitération explosive : le son est dur, plutôt court et explosif : K, P, T
Une allitération fluide : le son est doux : M, L
Une allitération fricative : le son est aspiré et tu fais penser à un frottement : F, S, Z

La plupart du temps, une allitération est utilisée par un poète pour évoquer le sujet de son poème et/ou pour créer un effet. Porte attention à la répétition du « t » dans l’extrait de la fable, Le Loup et l’Agneau, de Jean de la Fontaine. L’assonance suggère l’agressivité du loup.


Exemple


Exemple d’allitération
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.

Extrait, Le Loup et l’Agneau, Jean de la Fontaine

L’assonance est la répétition d’une voyelle (ou deux voyelles) dans un même ensemble de vers. On dit qu’il y a une assonance lorsque le son est entendu au moins 3 fois de façon relativement proche. Remarque la répétition des sons « o » dans l’extrait du poème, Chanson d’automne, de Paul Verlaine. L’assonance ressemble à une plainte.


Exemple


Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
M onotone
voyelles
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La régularité (ou l’irrégularité) des vers


En poésie, le poète peut varier (ou non) la longueur des vers. Les vers les plus courants sont : l’octosyllabe (8 pieds), le décasyllabe (10 pieds) et l’alexandrin (12 pieds).

Pour t’aider à compter les pieds et identifier le type de vers, tu scandes le vers en mettant une barre oblique après chaque pied. Par exemple :

C’était l’heure tranquille où les lions vont boire. (Victor Hugo)
C’é /tait/ l’heu/re tran/qui/lle où/ les li/ons /vont /boire.

En poésie, tu ne comptes pas les pieds de la même façon que tu compterais une phrase normale. Pour apprendre à compter les pieds, tu dois connaître la règle du E muet.

La règle du E muet

muet
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  1. À la fin d’un vers, tu ne prononces pas le E muet :
Exemple : Te/nait/ en/ son/ bec/ un/ fro/mage.

  1. À l’intérieur d’un vers, le E final d’un mot ne se prononce pas si le mot est suivi d’une voyelle ou d’un H muet.
Exemple : Il/ ou/vre un/ lar/ge /bec (le e est suivi d'une voyelle, tu ne le prononces pas)

  1. Quand le E est entre deux consonnes, tu le prononces (ceci ne se fait pas quand tu parles)
Exemple : Il/ ou/vre un/ lar/ge /bec (le e est suivi d'une voyelle, tu ne le prononces pas) Maî/tre/ Cor/beau,/ sur/ un /ar/bre/ per/ché, (les e sont suivis d'une consonne, tu ne les prononces pas)