1.28 – La loyauté non nationaliste autochtone




Question à l'étude : Dans quelle mesure la nation devrait-elle être le fondement même de l'identité?


Grandes idées

  • La loyauté envers les identités non nationalistes peut entrer en conflit avec la loyauté nationaliste.
  • Réconcilier le nationalisme avec les loyautés non nationalistes est un défi au Canada.

Comment les identités non nationalistes s'opposent-elles au nationalisme au Canada?

Bien que les Autochtones ont vécu sur cette terre pendant des milliers d'années, le Canada est essentiellement un pays d'immigrants. La plupart des Canadiens sont venus d'autres pays à un certain moment au gré de l'histoire de leurs familles. Par exemple, dans presque toutes les communautés canadiennes, tu peux

  • voir des personnes de divers groupes culturels et ethniques composer la mosaïque humaine de la société canadienne;
  • regarder et écouter des programmes de la télévision ou de la radio canadienne représentant divers groupes culturels et ethniques;
  • manger dans des restaurants offrant des mets de divers groupes culturels et ethniques.

La plupart du temps, les divers groupes culturels et ethniques du Canada ont vécu paisiblement les uns avec les autres. Ce qui ne va pas sans dire, toutefois, que certaines questions préoccupantes n'ont jamais été soulevées. Explore les exemples suivants de perspectives non nationalistes au Canada :

Nationalisme autochtone


En raison de la disparité économique et politique, les Autochtones se sont sentis pendant longtemps exclus des autres Canadiens à cause du racisme, de leur faible participation aux décisions politiques les concernant, de leur contestation des droits issus des traités et des conditions de vie affreuses dans de nombreuses réserves largement ignorées par le reste du Canada. La conséquence étant que certaines Premières Nations ont refusé de reconnaitre le contrôle canadien pendant que d'autres ont cherché et sont parvenues à l'autonomie à l'intérieur du Canada. Plus d'un million d'Autochtones résident au Canada selon le recensement canadien de 2006.

Avant l'arrivée des Européens au Canada, diverses régions étaient occupées par des groupes variés d'Autochtones dépendant de la terre et des eaux pour leur subsistance. Alors que les pionniers arrivaient de l'Europe, les peuples des Premières Nations perdaient beaucoup de leurs terres et beaucoup de contrôle sur leurs propres affaires.

En 1763, le gouvernement britannique proclamait qu'aucune terre ne pourrait être prise aux Premières Nations sans un paiement équitable. Ce qui semblait juste, mais quand les traités ont été signés, la plus grande partie des terres agricoles de première qualité ont été saisies par les pionniers et de petites réserves éloignées ont été données en échange aux Premières Nations. Dans le cadre de ses obligations au titre des traités, le gouvernement fédéral s'est emparé de l'éducation, des services de santé et de l'administration de toutes les réserves des Premières Nations et de son peuple. Dans la mesure où tant de terres leur avaient été prises, les peuples des Premières Nations ont dû dépendre du gouvernement fédéral pour leur survie.

Parfois, cette dépendance a donné lieu à des tentatives d'assimilation culturelle des Autochtones par le gouvernement canadien et par les églises catholiques et anglicanes dans des établissements tels que des pensionnats. À cette époque, on pensait que ces pensionnats allaient représenter des opportunités pour les enfants des Premières Nations et leur permettre d'apprendre à vivre au sein d'une société blanche. Bien que de nombreuses personnes des Premières Nations appréciaient leur expérience dans les pensionnats, d'autres étaient maltraitées. La relation entre le gouvernement canadien et les Autochtones est en cours de redéfinition, mais c'est un processus lent.

Les Autochtones revendiquent également la terre qu'ils ont occupée traditionnellement, ou qu'ils considèrent comme étant la leur selon les traités historiques. Certaines terres faisant l'objet de revendications autochtones ont donné lieu à des violences comme on a vu à Oka, à Ipperwash et en Calédonie. Jusqu'à maintenant, la plus importante revendication a été résolue paisiblement dans le cadre de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut en 1993. Cet accord a conduit à la création du territoire canadien du Nunavut en 1999.

Les années passant, de nombreux Autochtones ont fièrement exhibé leur nationalisme au Canada en s'engageant dans les forces armées canadiennes et en combattant à l'étranger. Consulte les pages sur les anciens combattants autochtones sur le site des Anciens combattants du gouvernement du Canada.

* Les relations fédérales-autochtones représentent un problème continuel au Canada et seront traitées plus en détail dans le prochain module.

Considère ces questions en pensant au nationalisme canadien et au nationalisme autochtone :

  • Comment les problèmes associés aux revendications de terres, la relation entre le gouvernement fédéral et les Autochtones et le racisme ont contribué au développement du nationalisme autochtone au Canada?
  • Le nationalisme autochtone peut-il se réconcilier avec le nationalisme canadien?