7.10 - Fédéralisme et le programme énergétique national (PÉN)




Question à l'étude : Jusqu'à quel point les individus et les groupes devraient-ils embrasser une identité nationale?


Grandes idées

  • Il existe de multiples perspectives sur l'identité nationale au Canada.
  • Les défis et les opportunités sont associés à la promotion de l'unité nationale canadienne.
  • Les citoyens devraient être reconnaissants des tentatives historiques de développer une identité nationale.
  • Les citoyens devraient respecter les points de vue des autres avec des visions alternatives d'identité nation


Le Programme national de l'énergie n'était pas la première ni la dernière fois que l'Alberta entrait en conflit avec le gouvernement fédéral. L'Alberta connaît depuis longtemps des conflits avec les partis politiques fédéraux. De 1921 à 1971, le gouvernement provincial de l'Alberta était dirigé par des partis (les United Farmers of Alberta et le Social Credit Party) qui étaient pour la plupart uniques à l'Alberta. De 1926 à 1957, la plupart des députés de l'Alberta appartenaient à ces partis, plutôt qu'aux libéraux ou aux conservateurs au pouvoir. Les préjugés anti-albertains attribués à Pierre Trudeau n'ont fait qu'empirer les choses.

Lors de l'élection de 1980 au Canada (dernière élection de Pierre Trudeau), l'Alberta a voté exclusivement pour le parti conservateur avec le chef Joe Clark, qui était de l'Alberta. L'Ontario et le Québec ont voté en majorité pour les libéraux avec le chef Pierre Trudeau, qui était du Québec.    
Lors des élections de 2015 qui ont vu la victoire du chel libéral Justin Trudeau, les Albertains ont voté en grande majorité pour les conservateurs avec leur chef Stephen Harper.                                                                          

Paiements de péréquation 

Chaque année, le gouvernement fédéral canadien verse des paiements de péréquation aux provinces «démunies». Le but de ces paiements est de rendre les conditions plus égales à travers le Canada. Les régions à économie plus faible reçoivent des paiements pour les aider à fournir un niveau de soutien similaire à leurs résidents.
Ces paiements de péréquation ont été attaqués par un certain nombre de provinces, peut-être surtout par l'Alberta. En règle générale, l'Alberta ne reçoit aucun paiement de péréquation du gouvernement fédéral, ce qui signifie que l'argent des contribuables albertains est utilisé pour payer des services dans d'autres provinces. Lorsque l'économie de l'Alberta est bonne, la plupart des Albertains ne s'opposent pas à ce système. Cependant, lorsque l'économie de l'Alberta entre en récession, comme celle qui s'est produite au début des années 2010, l'Alberta ne reçoit toujours pas de paiements de transfert. 

L'oléoduc Trans Mountain et l'oléoduc Énergie Est

L'oléoduc Trans Mountain est un oléoduc allant de l'Alberta à la côte de la Colombie-Britannique. Il fonctionne depuis 1953. En 2013, une expansion de cet oléoduc a été approuvée par l'Office national de l'énergie, mais l'oléoduc a rencontré de nombreux obstacles. De nombreux groupes autochtones (mais pas tous), ainsi que le gouvernement de la Colombie-Britannique, ont protesté contre ou ont bloqué la construction de cet oléoduc. L'Alberta a reproché au gouvernement fédéral de ne pas soutenir l'oléoduc.  Sa construction a été réapprouvé en février 2019 après avoir fait l'objet d'un processus d'appel.

Un problème connexe est survenu avec un projet d'oléoduc Énergie Est, qui enverrait du pétrole de l'Alberta au Québec, au Nouveau-Brunswick et dans d'autres parties du Canada. Cet oléoduc qui a été proposé en 2013, a été annulé en 2017 à la suite de retards des gouvernements provincial et fédéral.

Aliénation de l'Alberta

Des incidents comme celui-ci contribuent au préjugé anti-Alberta perçu au sein du gouvernement fédéral. Les projets et les oléoducs qui renforceraient l'économie de l'Alberta ne sont pas approuvés. Les électeurs de l'Ontario et du Québec élisent les gouvernements de ces provinces. À l'exception de Stephen Harper et Joe Clark (qui était en poste depuis moins d'un an), tous les premiers ministres élus depuis 1968 sont québécois.

Ces perceptions ont conduit à un fort sentiment d'aliénation du gouvernement fédéral, et même à un mouvement séparatiste croissant. Dans un sondage de 2019, 50% des Albertains étaient favorables à l'idée de se séparer du Canada.