8.5 – Pensionnats : L’assimilation contre l’autonomie




Question à l'étude : Dans quelle mesure les individus et les groupes devraient-ils souscrire à une identité nationale?


Grandes idées

  • Il existe de multiples perspectives sur l'identité nationale au Canada.
  • Les individus, les groupes et les gouvernements au Canada utilisent de nombreuses méthodes pour promouvoir une identité nationale.
  • Il y a des défis et des opportunités associés à la promotion de l'unité nationale canadienne.
  • Il y a diverses perspectives sur les visions futures du Canada.
  • Nous devons apprécier les tentatives historiques et contemporaines de développer une identité nationale.
  • Nous devons respecter les points de vue des autres sur des visions alternatives d'identité nationale.

L'assimilation des enfants des Premières Nations

Une tentative d'assimiler les enfants des Premières Nations dans la société canadienne a été entreprise avec l'établissement des pensionnats pour autochtones. Financées par le gouvernement fédéral et gérées par les églises catholiques et anglicanes, ces écoles signifiaient que de nombreux enfants des Premières Nations vivaient loin de leurs parents et de leur communauté.

« Vous n'abandonnerez pas vos habitudes inexploitées et nomades pour permettre à vos enfants de recevoir l'instruction. Il a été déterminé cependant que vos enfants seront envoyés dans des écoles où ils oublieront leurs habitudes indiennes et seront instruits dans tous les arts nécessaires de la vie civilisée et ne feront qu'un avec vos frères blancs. »
— Chef indien, P. G. Anderson, 1846
de J. Ennamorato, Sing the Brave Song, pg. 53.


Les pensionnats étaient souvent loin des communautés des familles autochtones. Dans les écoles, les enfants des Premières Nations :

  • n'avaient pas le droit de parler leur propre langue des Premières Nations ou de pratiquer leur propre religion;
  • étaient punis s'ils parlaient leur langue autochtone;
  • devaient s'habiller et se comporter comme le faisait la communauté non autochtone;
  • recevaient une formation de travail pour les tâches serviles de base dans la communauté non autochtone uniquement, comme des ménagères ou des travailleurs de ferme (en conséquence, des compétences de survie autochtones traditionnelles ont été perdues).

L'aspect le plus négatif de ce système était que les enfants des Premières Nations étaient souvent incités à se sentir inférieurs aux Canadiens blancs en raison de leur héritage de Premières Nations.



« Si ces écoles doivent avoir du succès, nous ne devons pas les avoir près des bandes; afin d'instruire les enfants correctement, nous devons les séparer de leur famille. Certaines personnes diront que c'est dur, mais si nous voulons les civiliser nous devons faire cela. » Ministre du conseil fédéral, 1883. »

J. R. Miller, Skyscrapers Hide the Heavens:
A History of Indian-White Relations in Canada, 1989, p. 298.

Dans des cultures où les connaisssances se transmettaient oralement, il a été particulièrement dévastateur de briser le lien entre les générations. Comme dans toutes les sociétés, les enfants sont l'avenir. Lorsque les enfants sont revenus dans leurs communautés, souvent des années après leur départ, ils avaient, pour la plupart, perdu leur langue autochtone et se sentaient étrangers, car ils ne pouvaient plus communiquer avec leurs parents et leurs grands-parents. De plus, leur passage dans les pensionnats leur avait appris à avoir honte de leurs cultures et de leurs traditions ancestrales : en conséquence, ces enfants ne se sentaient pas acceptés dans la société euro-canadienne et étaient perdus dans leurs communautés. En effet, ils n'avaient également pas reçu la formation (exemple : trappe, chasse, normes sociales) dont ils avaient besoin pour devenir des membres accomplis dans leurs propres communautés.

« Une mère m'a dit : “Ce fut le cauchemar de tous les parents. Mes enfants m'ont été enlevés alors qu'ils étaient des petits enfants. Je n'ai pas pu les tenir jusqu'à ce qu'ils soient des adolescents.”

Même lorsque les enfants étaient réunis avec leurs familles, ils étaient divisés par la langue et la culture, les écoles ayant interdit toutes les choses indiennes. Plus de 160 000 enfants autochtones sans défense ont été enlevés de leurs maisons par la force et ont été mis dans cette tentative grotesque de technologie culturelle par l'assimilation. »
— Greg Weston, rédacteur-reporteur du Edmonton Sun, septembre 1987


Le site des archives de Radio-Canada présente toute une série de documentaires avec des témoignages poignants de survivants aux pensionnats.

Le site internet Que sont les enfants devenus vaut la peine d'être consulté.