8.6 – Pensionnats : Les excuses du gouvernement

Question à l'étude : Dans quelle mesure les individus et les groupes devraient-ils souscrire à une identité nationale?

Le 11 juin 2008 a marqué l'histoire. Le Premier ministre Stephen Harper s'est excusé auprès des Premières Nations pour la politique des pensionnats autochtones.

Alors que tu lis le discours des excuses de M. Harper à la Chambre des communes, imagine-toi en tant que membre des Premières Nations écoutant le discours.

  • De quelle façon ce discours pourrait-il t'aider Ă  composer avec les expĂ©riences qu'a imposĂ©es la scolaritĂ© rĂ©sidentielle sur toi et la vie des membres de ta famille?
  • Les mots suffisent-ils?

Tu peux visionner les excuses officielles du gouvernement canadien du 11 juin 2008 avec la vidéo suivante de Affaires Autochtones et du Nord Canada ( AANC).

Voici deux résumés de ce que certains enfants ont vécu dans des pensionnats résidentiels.

Geraldine Maness-Robertson, 72 ans, une Chippewa des Premières Nations d'Aamjiwnaang a dit que ses six années dans une école anglicane ont été une expérience terrifiante, et que ses mains ont souvent été fouettées avec une lanière de cuir afin de détruire son esprit :

« Lorsque je suis partie, j'étais si pleine de rage, de colère et de haine. » a-t-elle dit. « Les excuses d'aujourd'hui m'ont été d'un grand réconfort; elles ont frappé toutes les zones affectées par le mal. J'ai passé ma vie entière à me réconcilier avec la vie, et aujourd'hui, je tourne la page ».

Un vieil homme a dit :

« À 9 ans, j'ai été envoyé dans un pensionnat. Une bonne sœur m'a rasé la tête et m'a dépouillé nu devant tous les autres garçons, suivi par des mois de raclées répétées, de fouettages, d'agressions sexuelles et d'isolement cellulaire dans un placard noir et verrouillé. Pourquoi? Parce que j'étais méchant et que je le méritais. C'est ce qu'ils ont dit.

Mais, il ne s'agit pas que de moi. Il s'agit également de mon père, de mes frères et de mes sœurs... et de ma mère âgée de 87 ans. Nous nous sommes toujours demandé pourquoi elle ne nous avait jamais raconté d'histoires à propos de sa famille. Récemment, elle nous a finalement dit qu'elle avait été enlevée à l'âge de 6 ans et qu'elle n'est jamais revenue chez elle jusqu'à ce qu'elle ait 14 ans. Elle est partie avec ses dents de bébé, et est revenue étant une jeune femme. Toute sa famille est décédée dans un délai de cinq ans. Elle n'a aucun souvenir de son enfance ou de sa famille, aucune histoire à raconter. »