8.7 – La création du Nunavut




Question à l'étude : Dans quelle mesure les individus et les groupes devraient-ils souscrire à une identité nationale?


Grandes idées

  • Il existe de multiples perspectives sur l'identité nationale au Canada.
  • Les individus, les groupes et les gouvernements au Canada utilisent de nombreuses méthodes afin de promouvoir une identité nationale.
  • Il y a des défis et des opportunités associés à la promotion de l'unité nationale canadienne.
  • Il y a diverses perspectives sur les visions futures du Canada.
  • Nous devons apprécier les tentatives historiques et contemporaines de développer une identité nationale.
  • Nous devons respecter les points de vue des autres sur des visions alternatives d'identité nationale.

Examen des interactions entre les peuples autochtones et le gouvernement canadien

Après 1995, le gouvernement fédéral a commencé à négocier avec les communautés autochtones afin d'arriver à des façons pratiques d'assurer une plus grande autonomie gouvernementale. Il y a eu des succès et des échecs au cours du processus. En ce moment, les communautés autochtones font face à de nombreux problèmes dans le secteur de l'autonomie.

Comme les autochtones sont différents culturellement, ils ont des besoins différents: ainsi, les négociations ne déboucheront pas sur un modèle unique d'autonomie gouvernementale. Elles doivent tenir compte des situations historiques, culturelles, politiques et économiques propres à chaque groupe autochtone.

Plusieurs accords d'autonomie gouvernementale ont été signés ces 30 dernières années :

  • la Convention de la Baie James et du Nord québécois et la Convention du Nord-Est québecois avec les Cris et les Naskapis en 1978 et en 1979.

  • En mai 1986, la Loi sur l’autonomie gouvernementale de la bande indienne sechelte en Colombie-Britannique.

  • Les Premières nations du Yukon, le gouvernement du Yukon et le gouvernement fédéral ont signé une entente  finale le 29 mai 1993.

  • La création du Nunavut en 1999

George Erasmus président de la nation dénée a déclaré : « ...Je veux voir les Autochtones réaffirmer leur culture et regagner leur autonomie. Il faut briser le cycle de la dépendance à l'égard des aides gouvernementales, qui perpétuent un sentiment d'incapacité et d'insignifiance. »
— George Erasmus, président de la Nation Dénée, reportage de Radio-Canada

C'est un point de vue auquel Erasmus tient depuis la toute première fois qu'il est parvenu au devant de la scène nationale au début des années 1970 en tant que chef de la confrérie indienne des Territoires du Nord-Ouest. L'organisme a plus tard été renommé la Nation dénée.

George Erasmus a dialogué avec John Warner en 1983 au sujet de l'autonomie gouvernementale des autochtones. Voici un tableau qui récapitule les deux côtés de la discussion.

Point de vue autochtone (1983)
George Erasmus, chef de la Nation dénée
et Bill Wilson, vice-président du Conseil
des Autochtones du Canada
Point de vue d'un sociologue (1983)
Professeur de sociologie, John Warner
  • Nous sommes différents.
  • Nous reconnaissons la souveraineté du gouvernement fédéral.
  • Nous voulons que le gouvernement incorpore les établissements et les traditions autochtones.
  • Nous ne voulons pas « être isolés », mais nous voulons avoir une place dans le pays qui est à nous.
  • Les autres ne devraient pas dire ce qui est « le mieux pour nous ».
  • Nous avons des droits qui reconnaissent notre culture.
  • Le statut des peuples autochtones n'est pas positif parce que les Européens n'ont pas enseigné la fierté de ce qu'ils étaient.
  • Les Traités ont reconnu que les peuples autochtones étaient les premiers peuples du Canada et que le Canada était leur terre.
  • Nous sommes tous différents les uns des autres parce que le Canada est une nation multiculturelle.
  • Les peuples autochtones vivent d'une façon isolée des autres Canadiens.
  • Le pluralisme est escompté.
  • Les peuples autochtones devraient faire partie de la communauté entière.
  • L'autonomie peut être vue comme des « privilèges spéciaux » accordés à un groupe et ceci pourraient causer des frictions dans la société canadienne.
  • Les collectivités autochtones sont du passé, mais il est « trop tard » pour retourner à ces manières.
  • Si les peuples autochtones n'apprennent pas comment survivre dans la société canadienne contemporaine, vos peuples ne réussiront pas.

Le Nunavut

Le Nunavut devient le plus récent territoire du Canada. Le rêve d'un gouvernement inuit autonome de George Erasmus est devenu une réalité le 1er avril 1999. Porte attention aux remarques préliminaires du Premier ministre Paul Okalit décrivant le cheminement du Nunavut pour devenir un territoire sur une période de 25 ans de négociations et que c'est un rêve devenu réalité pour les peuples inuits. 

 Visionne les archives de Radio-Canada avec plusieurs reportages :  Le Nunavut entre dans la Confédération



« Le Nunavut, un mot du dialecte inuktitut des Inuits de l'est de l'Arctique signifiant « Notre terre », est une subdivision territoriale des Territoires du Nord-Ouest d'autrefois. Il comprend, en gros, la partie continentale du Canada et l'Archipel arctique situé au nord et au nord-est de la ligne de végétation arborescente, depuis l'extrémité ouest du détroit Dolphin jusqu'à environ 60 km au sud de l'embouchure de la rivière Tha-anne qui se jette dans la baie d'Hudson. Parmi les principales iles de l'Archipel arctique qui n'en font pas partie, on retrouve les iles Banks et Prince Patrick et certaines parties des iles Victoria et Melville. La superficie totale du territoire et de la zone extracôtière est de 1,6 million de km2.

Établi en vertu de la Loi sur le Nunavut de juin 1993, il est devenu une entité constitutionnelle le premier avril 1999. Il compte une population d'environ 27 000 habitants, dont 80 % sont des Inuits bénéficiaires de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, conclu aussi en juin 1993. En 2001, la population du Nunavut est de 26 745. De 1996 à 2001, elle connait une augmentation de 8,1 %, soit la deuxième plus importante au pays pour cette période.

Cet accord subdivise les terres du Nunavut en trois catégories : 1) les terres de la Couronne où les Inuits ont le droit de chasser, de pêcher et de piéger et dont ils sont cogestionnaires; 2) 318 084 km2 de terres franches des Inuits en ce qui concerne les droits de superficie; et 3) 37 883 km2 de terres sur lesquelles les Inuits possèdent, en plus des droits de superficie, les droits d'exploitation du sous-sol. Les Inuits ont été invités à sélectionner les parcelles de terre sous chaque catégorie. En compensation pour les terres de la Couronne qui n'appartiendront pas aux Inuits, le gouvernement fédéral a accepté de verser aux organisations inuites reconnues la somme de 1,17 milliard de dollars répartie sur 15 ans. »