Discours de Phil Fontaine
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Discours de Phil Fontaine
OTTAWA, le 27 fév. /CNW Telbec/ —
Phil Fontaine, Chef national de l’Assemblée des Premières Nations, a qualifié le budget fédéral déposé hier d’« amère déception pour les Premières Nations et d’occasion ratée pour l’ensemble des Canadiens ».
« Il est décourageant de voir que le gouvernement estime que réduire le coût d’un grille-pain de quelques cents constitue un objectif national, mais que d’aider les jeunes des Premières Nations à terminer leur secondaire et à vivre dans des maisons où ils peuvent grandir en sécurité n’en est pas un. Il est tout aussi décourageant de constater que le gouvernement peut se permettre de dépenser des milliards de dollars pour reconstruire l’Afghanistan, mais pas pour soutenir l’éducation, les soins de santé et l’emploi chez les Premières Nations. Il est difficile de croire que les Canadiens appuient ces priorités », a ajouté le Chef national.
Le budget fédéral déposé hier par le ministre des Finances Jim Flaherty prévoit très peu de nouvelles initiatives destinées aux Premières Nations et s’appuie sur des annonces déjà faites ainsi que le report de ressources existantes. Les ressources prévues pour la santé des Premières Nations sont prometteuses, mais des détails restent à préciser; de plus, elles dépendent de la conclusion d’ententes entre les Premières Nations et d’autres gouvernements. Par conséquent, rien ne garantit que ces ressources seront vraiment disponibles. D’autres investissements tout aussi importants sont nécessaires pour s’attaquer aux causes des problèmes de santé chez les Premières Nations.
« Depuis qu’il a pris le pouvoir, le gouvernement conservateur a maintes fois laissé tomber les Premières Nations », a déclaré le Chef national Phil Fontaine. « Il a promis de “donner des ailes” à l’Accord de Kelowna. Depuis, il a déposé trois budgets, et les Premières Nations attendent toujours. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Les Canadiens savent que les Premières Nations ont un rôle clé à jouer, si l’on veut que le Canada conserve son rang en matière de compétitivité et de productivité. Le Canada a besoin de travailleurs qualifiés pour occuper les nombreux emplois disponibles et, au pays, c’est chez les Premières Nations que l’on trouve la population la plus jeune et que l’on observe la plus forte croissance démographique. Voilà une occasion rêvée de trouver une solution profitable pour l’économie canadienne, pour les collectivités, pour les Premières Nations et pour l’ensemble du Canada. »
En outre, le Chef national a cité une étude de 2007 du Centre d’étude des niveaux de vie du Canada qui démontre que, si des investissements étaient réalisés en vue d’élever les niveaux d’éducation chez les Premières Nations aux niveaux observés dans l’ensemble de la population, les Canadiens verraient 71,1 milliards de dollars s’ajouter à l’économie du pays. Toutefois, dans le système actuel, les élèves des écoles des Premières Nations reçoivent en moyenne 2 000 $ de moins que ceux des autres écoles.
« Malheureusement, le gouvernement ne voit rien de tout cela », a ajouté le Chef national.
« Il ne voit pas le potentiel qui pourrait être réalisé en aidant des élèves à obtenir un diplôme, ou encore le rôle que les Premières Nations pourraient jouer en contribuant à remédier à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe durement certaines régions du pays. Au fond, il ne considère pas qu’il devrait s’attaquer aux conditions de pauvreté semblables à celles des pays du tiers monde que l’on peut observer ici même. Il est inconcevable que le gouvernement ait pu trouver de nouvelles façons de dépenser plus d’une centaine de milliards de dollars depuis son arrivée au pouvoir, et que rien de cela n’ait mené à la mise en œuvre d’un plan à la fois complet et concret pour faire passer les Premières Nations de la pauvreté à la prospérité. »
Le Chef national Phil Fontaine a souligné que le « budget fédéral parallèle », publié plus tôt cette semaine par l’Assemblée des Premières Nations, est un plan axé sur des politiques économiques progressistes qui serait bien accueilli par les Premières Nations.
« Le budget fédéral parallèle propose, pour les Premières Nations, des solutions pratiques et responsables sur le plan financier qui peuvent être mises en œuvre dans le climat économique actuel », a ajouté le Chef national. « Le gouvernement conservateur a choisi de ne pas adopter ces solutions. Je me rends quotidiennement dans des collectivités des Premières Nations et j’y rencontre des citoyens chez qui la frustration monte et qui se disent à bout de patience. Les Premières Nations ont demandé à l’Assemblée des Premières Nations de planifier une deuxième Journée nationale de protestation. Nous voulons créer une journée de solidarité avec tous les Canadiens et une journée de protestation contre ce gouvernement. Nous avons besoin de l’ensemble des Canadiens et nous leur demandons de faire entendre leur voix, afin de dire au gouvernement conservateur que de négliger les Premières Nations et de s’en désintéresser ne reflète pas les valeurs de notre pays. Il ne s’agit plus que de l’avenir des Premières Nations, mais de l’avenir de tous les Canadiens. »