Crise d'octobre de 1970
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Crise d'octobre de 1970
La crise d'octobre renvoie à l'enlèvement, le 5 octobre 1970, de James Cross, délégué commercial britannique à Montréal, par des membres du FRONT DE LIBÉRATION DU QUÉBEC. Les demandes des kidnappeurs, communiquées dans une série de messages au public, comprennent la libération d'un certain nombre de membres condamnés ou détenus du Front de libération du Québec (FLQ), ainsi que la diffusion du manifeste du Front de libération du Québec (FLQ). Ce manifeste, une diatribe contre l'autorité établie, est lu sur les ondes de Radio-Canada. Le 10 octobre, le ministre de la Justice du Québec offre aux kidnappeurs un sauf-conduit vers l'étranger en échange de la libération de leur otage. Toutefois, le même jour, une seconde cellule du Front de libération du Québec kidnappe Pierre LAPORTE, le ministre du Travail et de l'Immigration du Québec.
Le 15 octobre, le gouvernement du Québec demande l'aide des Forces armées canadiennes pour prêter main-forte à la police locale. Le 16 octobre, le gouvernement fédéral déclare un état d'« insurrection appréhendée » aux termes de la LOI SUR LES MESURES DE GUERRE. En application des règlements d'état d'urgence, le Front de libération du Québec (FLQ) est frappé d'interdiction, les libertés normales sont suspendues, puis des arrestations et détentions sans mise en accusation sont autorisées. Au Québec, plus de 450 personnes sont détenues. La plupart sont par la suite libérées sans comparution ni mise en accusation.
Le 17 octobre, le cadavre de Pierre Laporte est découvert dans le coffre d'une voiture près de l'aéroport de Saint-Hubert. Au début de décembre 1970, la cellule qui détient James Cross est découverte par la police et la libération de l'otage est négociée en échange d'un sauf-conduit à destination de Cuba pour les kidnappeurs et des membres de leurs familles. Quatre semaines plus tard, le second groupe est dépisté. Ses membres sont arrêtés, puis, lors de leur procès subséquent, sont déclarés coupables d'enlèvement et de meurtre. En décembre 1970, les règlements en application de la Loi sur les mesures d'urgence sont remplacés par des règlements analogues en vertu de la Loi de 1970 concernant l'ordre public (mesures provisoires), qui devient caduque le 30 avril 1971. La réaction fédérale à l'enlèvement provoque une intense controverse. Selon les sondages d'opinion, une majorité écrasante de la population canadienne appuyait les mesures prises par le Cabinet. Toutefois, les nationalistes québécois et les défenseurs de libertés civiles à la grandeur du pays condamnent ces mesures comme étant excessives. Les gens qui appuient les mesures font valoir que l'élimination du terrorisme au Québec atteste le succès de l'intervention. Par contre, la disparition du terrorisme peut tout aussi bien s'expliquer par la répugnance éprouvée par le public à l'endroit du terrorisme politique et la croissance soutenue du mouvement séparatiste démocratique dans les années 70, qui aboutit à l'élection (en 1976) d'un gouvernement dirigé par le PARTI QUÉBÉCOIS.
Après la crise, le Cabinet fédéral donne des directives ambiguës au Service de sécurité de la Gendarmerie Royale du Canada, permettant des actions douteuses qui seront plus tard qualifiées d'illégales par la COMMISSION D'ENQUÊTE SUR CERTAINES ACTIVITÉS DE LA GENDARMERIE ROYALE DU CANADA et la Commission d'enquête sur des opérations policières en territoire québécois (commission Keable), au Québec. En 1970, John TURNER, ministre fédéral de la Justice, justifie le recours à la Loi sur les mesures de guerre comme moyen de contrer l'érosion de la volonté publique au Québec. Le premier ministre Robert BOURASSA avoue lui aussi que l'intervention visait à rallier l'appui du public, plutôt qu'à réprimer une « insurrection appréhendée ».
DENIS SMITH,
la Crise d'octobre, l'Encyclopédie canadienne
Le Front de libération du Québec (FLQ) a exigé que leur manifeste soit lu sur CBC/Radio-Canada le 8 octobre 1970, comme condition pour la libération du dirigeant commercial anglais kidnappé James Cross. Ce manifeste décrivait largement leurs réclamations et leurs objectifs.
Le manifeste du Front de libération du Québec (FLQ) (1970)
[une version complète du manifeste peut être lue à l'Annexe A]
Le Front de libération du Québec n'est pas un Messie, ni un Robin de bois des temps modernes. C'est un groupe de travailleurs québécois qui ont décidé d'utiliser tous les moyens afin de s'assurer que les gens du Québec prennent le contrôle de leur destin.
Le Front de libération du Québec veut une indépendance complète de tous les Québécois, unis dans une société libre, purgée pour toujours de la clique des requins voraces, « les patrons » protecteurs et leurs partisans qui ont fait du Québec leur réserve de chasse pour « une main-d'oeuvre bon marché » et l'exploitation sans scrupules.
Récupéré 20/08/08 de :
http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/docs/october/manifest.htm
Regardez cette vidéo d'archives numériques de la CBC qui résume la crise du Front de libération du Québec (FLQ)/octobre :
October Crisis, 20 years later