La Colombie-Britannique fait la guerre aux Canadiens japonais
Completion requirements
La Colombie-Britannique fait la guerre aux Canadiens japonais
L'internement des Japonais : la Colombie-Britannique fait la guerre aux Canadiens japonais
« Nous interrompons cette émission pour vous apporter un bulletin d'informations spécial. Les Japonais ont attaqué Pearl Harbor, Hawaii par voie aérienne... »Avec les nouvelles de l'attaque sur la base navale américaine à Hawaï le 7 décembre 1941, les années de peur et de ressentiment refoulé contre les Canadiens japonais ont éclaté dans la panique et la colère en Colombie-Britannique.
À ce moment-là, il y avait environ 22 000 Canadiens japonais en Colombie-Britannique, certains descendants des premiers immigrés qui ont cherché du travail au Canada vers la fin des années 1800. Du commencement, ces nouveaux venus avaient été sujets à une discrimination intense par une société canadienne en grande partie blanche.
Muriel Kitagawa, une jeune mère de descendance japonaise, a écrit à son frère Wes, un étudiant en médecine à l'université de Toronto.
« Nous avons été réduits pour le sentiment anti-Japonais ces longues années. Il s'est seulement intensifié en acte manifeste de gangstérisme inconscient comme lancer des torches flambantes dans les maisons à revenu et des briques à travers des baies vitrées ».
Dans les jours qui ont suivi l'attaque de Pearl Harbor, les chemins de fer Canadian Pacifique ont congédié tous ses ouvriers japonais, et la plupart des autres industries canadiennes ont suivi le mouvement. Les pêcheurs japonais en Colombie-Britannique ont été ordonnés de rester au port, et 1200 bateaux de pêche ont été saisis par les forces navales canadiennes.
À Ottawa, les principaux responsables de la GRC et des services militaires ont déclaré que les craintes de déloyauté et de sabotage par les Canadiens japonais étaient non fondées. Mais la guerre avait offert une excuse commode pour que les Britanno-Colombiens agissent sur des sentiments antiasiatiques immuables.
Ian MacKensie, le ministre du Conseil fédéral de la Colombie-Britannique a poussé le gouvernement canadien à agir.
« C'est le plan du gouvernement d'expulser ces gens hors de la C.-B. aussi rapidement que possible. Il est de mon intention personnelle, tant que je reste dans la vie publique, de voir à ce qu'ils ne reviennent jamais ici. Laissons notre slogan être pour la Colombie-Britannique : « Aucun Japonais des Rocheuses jusqu'aux mers ».
La persécution s'est intensifiée le 18 décembre 1941 lorsque les forces japonaises ont attaqué Hong Kong et ont tué ou ont emprisonné la plupart des 2 000 soldats canadiens défendant l'île.
« La C.-B. trébuche sur elle-même dans la bousculade à être la première à nous expulser de nos emplois et nos maisons... cela se résume à de la persécution raciale, et des enseignes ont été affichées sur toutes les autoroutes... JAPS... INTERDICTION D'ENTRER ». Muriel Kitigawa a écrit à son frère. « Nous serrons nos ceintures pour la famine à venir. Les maladies... la paralysie... la déformation de nos âmes.... la mort serait plus facile à supporter ».
Le 14 janvier 1942, une bande d'une largeur de 100 milles (160 km) le long de la côte a été désignée « zone protégée » par le gouvernement fédéral et tous les Canadiens japonais masculins âgés de 18 à 45 ans devaient être chassés du secteur et transportés dans les camps routiers dans l'arrière-pays.
Le 4 mars 1942, toutes les personnes d'origine raciale japonaise ont été avisées de quitter la zone protégée. Un couvre-feu du crépuscule à l'aube a été imposé et renforcé par la police. La plupart des Japonais étaient des citoyens naturalisés ou nés au Canada.
Les Canadiens japonais ont été avisés d'emporter qu'une seule valise chacun et apportés aux aires d'attente, afin d'attendre les trains qui les amèneraient dans l'arrière-pays. Le parc Hastings de Vancouver était l'un de secteurs où des familles ont attendu, parfois des mois, pour être relocalisées.
« Des centaines de femmes et d'enfants étaient entassés dans des bâtiments pour bestiaux, » se rappelle Yukiharu Misuyabu, un adolescent interné. « Les familles séparées les unes des autres par une pièce de tissu fragile accrochée à la plate-forme supérieure des couchettes superposées en acier de seulement cinq pieds de haut, leur utilisation normale étant d'attacher des animaux. »
Après des mois dans des stalles pour animaux, les Japonais-Canadiens ont été déportés sur des trains scellés vers l'arrière-pays. Les maris et les épouses, les parents et leurs enfants étaient séparés-les hommes devant travailler sur des équipes routières : les femmes et les enfants exilés vers les bidonvilles dans une région sauvage de la Colombie-Britannique.
Yukiharu Misuyabu et sa famille sont allés à Lemon Creek, où 2000 Japonais vivaient dans des baraques.
« Les murs de notre cabane étaient une couche de panneau de bois mince couverte de papier deux couches entre une maigre couche de goudron. Il n'y avait pas de plafond sous le toit. En hiver, l'humidité se condensait à l'intérieur des murs froids et était transformée en glace. »
En janvier 1943, le gouvernement canadien a succombé à plus de pression de la part des politiciens de la Colombie-Britannique et a autorisé la vente de toutes les propriétés saisies aux Canadiens japonais. Les foyers, les voitures, les entreprises et les propriétés personnelles laissées derrière ont été vendus pour trois fois rien. Les vies que les Canadiens japonais avaient bâties au Canada ont été effacées.
Kitigawa enrageait contre son gouvernement.
« L'amertume, l'angoisse sont complètes, » a écrit Kitigawa. « Vous, qui gérez les chiffres, les dossiers et les statistiques sans vie, ne serez-vous jamais en mesure d'évaluer le niveau de mal et d'outrage attribués à ceux d'entre nous qui aiment cette terre. C'est parce que nous sommes Canadiens que nous protestons contre la violation de notre droit d'aînesse ».
Le mouvement de 23 000 Canadiens japonais pendant la guerre fut le plus grand exode de masse dans l'histoire canadienne.
Après la guerre, le gouvernement fédéral a décidé d'expulser tous les Canadiens japonais de la Colombie-Britannique. Il les a forcés à choisir entre la déportation vers le Japon ravagé par la guerre ou la dispersion à l'Est des montagnes Rocheuses. La plupart ont choisi de s'exiler, en déménageant en Ontario, au Québec et dans les provinces des Prairies.
Par la suite, la protestation publique arrêterait les déportations, mais pas avant que 4000 Canadiens japonais aient quitté le pays. Le 1er avril 1949, les Canadiens japonais ont retrouvé leur liberté d'habiter n'importe où au Canada.
Quarante-trois ans après la fin de la guerre, le premier ministre Brian Mulroney a reconnu les préjudices du temps de guerre et a annoncé des compensations de 21 000 $ pour chaque individu à qui ont avait fait du tort.
http://history.cbc.ca