3.41 – Conférence de paix de Paris : Canada




Question à l'étude : Dans quelle mesure les intérêts nationaux devraient-ils être poursuivis?


Grande idée

  • Le nationalisme peut influencer la façon dont les intérêts nationaux sont poursuivis.

Qu'en était-il du Canada?

Le Canada occupait une position unique pendant les pourparlers de paix. Le Canada était entré en guerre en tant que colonie de la Grande-Bretagne. Le drapeau montré ici, par exemple, était le drapeau canadien à la fin de la Première Guerre mondiale. Cependant, les forces armées canadiennes avaient démontré de plusieurs façons que la fierté à l'égard du Canada leur donnait la volonté de combattre. La Bataille de la Crête de Vimy avait été le moment décisif au cours des nombreuses batailles livrées parce que toutes les forces canadiennes, pour la première fois dans l'histoire, avaient combattu ensemble et gagné. La Crête de Vimy était une victoire canadienne et non une victoire coloniale britannique. Le nationalisme dirigé principalement à l'égard de la Grande-Bretagne avait propulsé le Canada dans la Première Guerre mondiale, mais le nationalisme des Canadiens avait réorienté l'attention portée au Canada lui-même. Les soldats et les citoyens canadiens s'étaient bientôt considérés eux-mêmes comme étant d'abord Canadiens. À la Conférence de la paix à Paris, le Canada était assis à la table en se représentant lui-même. Lis ce qui suit pour obtenir davantage de détails sur la façon dont le nationalisme canadien a été encouragé par l'expérience de la Première Guerre mondiale.

Le traité de Versailles de 1919

Le Traité de Versailles entre l'Allemagne et les nations alliées victorieuses (y compris le Canada) mettait une fin officielle à la Première Guerre mondiale. Il a été signé dans la Galerie des Glaces à Versailles le 28 juin 1919. Les termes du traité ont très légèrement directement affecté le Canada. Le Canada a obtenu une petite partie des indemnités que l'Allemagne devait payer; mais sinon, il n'a obtenu aucun avantage direct du traité, que ce soit en terres ou en argent.

Cependant, il en a bénéficié au niveau de son statut national. Lors de la Conférence de paix de Paris, Sir Robert Borden avait insisté pour que le Canada ait la même représentation que la Belgique et d'autres petits pays présents à la conférence; et à la fin, le Canada s'est vu attribuer, avec d'autres membres du Commonwealth, une représentation dans la délégation de l'Empire britannique à la conférence. On lui a attribué deux sièges à la conférence et ils ont été occupés chacun à leur tour par Sir Robert Borden, Sir George Foster, L'Honorable A. L. Sifton et l'Honorable C. J. Doherty.

Quand le Traité de Versailles a été prêt à être signé, Borden a insisté pour qu'il soit signé séparément au nom du Canada. Cette proposition a reçu de l'opposition de la part de la délégation des États-Unis qui maintenaient que si le Canada et les autres membres du Commonwealth signaient séparément, l'Empire britannique aurait six votes dans la Société des Nations proposée tandis que les États-Unis n'en auraient qu'un seul. Finalement, le problème avait été résolu en faisant en sorte que la délégation de l'Empire britannique signe pour la Grande-Bretagne et que les représentants des membres du Commonwealth signent en dessous, le nom de leurs pays respectifs étant en retrait sous celui de l'Empire britannique. Ainsi, le Canada, à la suite du traité, obtenait une représentation à l'Assemblée de la Société des Nations et obtenait même la reconnaissance de son droit d'avoir son représentant élu au Conseil de la Société des Nations, le résultat étant que le représentant du Canada ait été élu réellement au Conseil de Société des Nations en 1927.

— Extrait de Marianopolis College © 2005, Claude Bélanger
Réimprimé avec autorisation
Source : W. Stewart WALLACE, ed., The Encyclopedia of Canada, Vol. VI,
Toronto, University Associates of Canada, 1948, 398 p., pp. 236-