3.14 – La crise des Balkans




Question Ă  l'Ă©tude : Dans quelle mesure les intĂ©rĂȘts nationaux devraient-ils ĂȘtre poursuivis?


Grandes idées

  • Nations et États-nations poursuivent des intĂ©rĂȘts nationaux de diffĂ©rentes façons.
  • Le nationalisme peut influencer la dĂ©cision de poursuivre des intĂ©rĂȘts nationaux.
  • Le nationalisme peut influencer la façon dont les intĂ©rĂȘts nationaux sont poursuivis.





Le conflit entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie s'était étendu sur plusieurs générations. Le nationalisme et le désir de s'autodéterminer ont joué un rÎle dans le problÚme :

  • La Serbie dĂ©sirait un État-nation incluant tous les Slaves du sud (un groupe ethnique de personnes originaires de l'Europe orientale) dispersĂ©s dans les Balkans. Le dĂ©sir partagĂ© par tous les peuples slaves du sud d'ĂȘtre rĂ©unis dans un seul pays Ă©tait ce que l'on appelait le panslavisme (ou le dĂ©sir de s'autodĂ©terminer pour les Slaves).

  • L'Autriche-Hongrie voulait rehausser son statut international et annexer les nations de la Bosnie et de l'HerzĂ©govine (une petite nation dans la partie mĂ©ridionale de la Bosnie) dans les Balkans. Jamais un accord clair n'avait Ă©tĂ© conclu Ă  propos de la frontiĂšre entre la Bosnie et l'HerzĂ©govine.

1908 Un dessin français montre l'Empereur austro-hongrois et le roi de Bulgarie qui déchirent les restes de l'Empire ottoman (Turquie actuelle)

Bien que les grandes puissances d'Europe(Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, Autriche-Hongrie, Italie) n'aient pas été directement impliquées dans les guerres des Balkans, les guerres participaient au regain de tension entre la Turquie et les pays des Balkans, entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie et enfin entre l'Allemagne et la Russie.

La crise des Balkans a atteint son paroxysme le 28 juin 1914 quand l'hĂ©ritier du trĂŽne autrichien, l'archiduc François Ferdinand et sa femme ont Ă©tĂ© assassinĂ©s Ă  Sarajevo, la capitale de la Bosnie. L'assassin Ă©tait un terroriste bosniaque Ɠuvrant pour la Main Noire, une sociĂ©tĂ© secrĂšte serbe dont l'objectif Ă©tait nationaliste - l'unification de tous les peuples slaves du sud (autrement dit, le panslavisme ou l'autodĂ©termination). La sociĂ©tĂ© secrĂšte misait largement sur le terrorisme pour tenter d'achever ses desseins.

L'Autriche-Hongrie ainsi que la Serbie pensaient que, si leurs rĂ©ponses Ă  l'assassinat n'Ă©taient pas fortes et immĂ©diates, elles risquaient d'ĂȘtre perçues comme Ă©tant faibles par d'autres gouvernements. Leur capacitĂ© Ă  se faire des alliĂ©s et Ă  discuter leur cas s'en trouverait extrĂȘmement affaiblie :

  • Si l'Autriche-Hongrie n'agissait pas en montrant sa force, elle pourrait ĂȘtre divisĂ©e en plusieurs États-nations, Ă  la maniĂšre de l'Empire ottoman. L'Autriche-Hongrie ne pouvait pas permettre aux membres de la famille royale d'ĂȘtre attaquĂ©s, spĂ©cialement par les Serbes qui Ă©taient tenus en faible estime par les citoyens de l'Autriche-Hongrie. Les citoyens de l'Autriche-Hongrie attendaient une rĂ©action rapide et ferme de la part de leur gouvernement. Et leurs alliĂ©s Ă©galement.

  • La Serbie pouvait maintenir son statut d'État-nation indĂ©pendant uniquement si elle agissait en tant qu'État-nation indĂ©pendant. La Serbie ne pouvait pas accepter la demande austro-hongroise consistant Ă  laisser entrer la police et l'armĂ©e pour enquĂȘter sur l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand dans la mesure oĂč cela annulerait une grande partie des progrĂšs que la Serbie avait rĂ©alisĂ©s en tant qu'État-nation indĂ©pendant.

  • Les politiciens de la Serbie devaient Ă©galement faire face Ă  la possibilitĂ© d'assassinats de la part de groupes extrĂ©mistes comme Narodna Odbrana (« DĂ©fense nationale ») et « Ujedinjenje ili Smrt » (« Main Noire », Ă©galement surnommĂ© « l'Union ou la Mort ») s'ils cĂ©daient aux demandes de l'Autriche-Hongrie). La Main Noire Ă©tait dĂ©vouĂ©e Ă  la cause de la crĂ©ation en Serbie d'une nation slave du sud indĂ©pendante. Cette organisation avait comme principe de recourir Ă  la violence pour atteindre cet objectif.