3.35 – Ligne de temps 1870-1919

Les nations européennes essayaient de s'intimider entre elles en augmentant la taille de leurs forces armées. Les dépenses militaires européennes avaient énormément augmenté entre 1870 et 1914. Les tensions s'étaient également exacerbées dans la mesure où les nations essayaient de surenchérir sur le plan militaire.

La Prusse et les royaumes allemands sont unifiés en une seule nation : l'Empire allemand. Guillaume I est proclamé Kaiser (le mot allemand pour empereur). Le nationalisme allemand joue un grand rôle dans l'unification de l'Empire allemand.

La France est forcée de signer un traité humiliant avec l'Allemagne mettant fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. La France doit céder un territoire, l'Alsace-Lorraine, à la frontière franco-allemande. Les Français ressentent amèrement leur défaite par les Allemands. La France était déterminée à regagner l'Alsace-Lorraine. L'Allemagne était également déterminée à conserver l'Alsace-Lorraine. En France, il n'y plus qu'un profond désir de revanche sur l'Allemagne. Les nationalismes divergents ont joué un rôle dans le développement d'une haine profonde entre les nations française et allemande.

Un traité militaire est signé entre l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne et l'Italie. Les trois pays acceptent de se soutenir entre eux s'ils sont attaqués par la France ou la Russie. La France se sent menacée par cette alliance. La Grande-Bretagne était également inquiète du développement de la marine allemande.

Un homme de formation militaire, Guillaume se met à construire une marine allemande qui devrait rivaliser avec la marine royale britannique. Entre 1900 et 1914, l'Allemagne a triplé ses dépenses pour les bateaux de guerre. La marine allemande était au deuxième rang derrière la marine royale britannique. La Grande-Bretagne avait également augmenté ses dépenses navales. Cette course aux armements navals avait participé à l'exacerbation des tensions entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

Nicolas ne voulait pas de ce titre et c'était un leadeur faible. Nicolas n'avait pas renouvelé un traité d'amitié avec l'Allemagne, ce qui avait marqué le début de leurs relations divergentes.

La région des Balkans au sud-est de l'Europe était composée de plusieurs petites nations ayant des groupes ethniques divers. Le nationalisme était un facteur dans la mesure où chaque nation voulait son indépendance. L'Autriche-Hongrie et la Russie étaient également en concurrence entre elles pour le contrôle de la région. Les tensions dans les Balkans étaient à un point tel que beaucoup s'attendaient à ce que la région explose et déclenche une guerre européenne majeure. Il ne manquait plus que quelque chose pour mettre le feu.

*Une « poudrière » était un baril en bois contenant de la poudre à canon extrêmement explosive. Une étincelle pouvait l'enflammer et provoquer une énorme explosion.

Les rivalités concernant les possessions coloniales étaient source de graves tensions entre la France et l'Allemagne. La guerre avait presque éclaté entre la France et l'Allemagne à propos de la question du contrôle du Maroc qui était situé sur la côte nord-ouest de l'Afrique. Le mécontentement croissant de l'Allemagne à l'égard de la France pour sa mainmise sur le Maroc avait provoqué une seconde crise quelques années plus tard.

Un traité militaire entre la Grande-Bretagne, la France et la Russie est bâti sur des accords précédents entre ces nations; la Triple-Entente cherchait à contrer la Triple Alliance. La Triple-Entente assurait à chaque nation membre le soutien des autres membres en cas d'attaque. Il y avait pas mal de tensions militaires et nationalistes entre la Triple-Entente et la Triple Alliance.

L'Allemagne avait essayé de consolider sa mainmise sur la région en envoyant une canonnière patrouiller dans un grand port marocain. Les tensions entre l'Allemagne et la France avec son alliée, la Grande-Bretagne, s'exacerbaient. À nouveau, une guerre avait presque éclaté entre la France et l'Allemagne.

L'archiduc Ferdinand, l'héritier du trône de l'empire austro-hongrois, et sa femme étaient en visite à Sarajevo, la capitale de la Bosnie, une nation située dans la « poudrière » des Balkans en Europe. Un nationaliste bosniaque avait tiré sur l'archiduc et sa femme pendant qu'ils roulaient en voiture. L'archiduc et sa femme avaient été tués. Les nationalistes de Serbie, une autre nation dans la région des Balkans, avaient fourni l'entrainement et les armes nécessaires à l'assassinat. Bien que ce ne soit pas la cause principale de la Première Guerre mondiale, l'assassinat était l'étincelle qui avait mis le feu à la « poudrière des Balkans ».

L'Autriche-Hongrie accusait le gouvernement serbe de l'assassinat. L'Autriche-Hongrie ne voulait pas croire les revendications du gouvernement serbe récusant sa participation à l'assassinat. L'Autriche-Hongrie avait envoyé à la Serbie un ultimatum, un ensemble de demandes que la Serbie devait accepter sous peine de se voir déclarer la guerre. La demande consistait à ce que la Serbie permette à des représentants officiels de l'Autriche-Hongrie d'entrer en Serbie pour mener l'enquête sur les meurtres. La Serbie ne voulait pas accepter cette demande parce que c'était une violation de l'indépendance de la Serbie. À partir de ce moment-là, les évènements entrainant la guerre se sont précipités.

L'Autriche-Hongrie avait déclaré la guerre à la Serbie parce que la Serbie avait rejeté les demandes de l'ultimatum. Dans les jours qui ont suivi, le système d'alliances avait entrainé dans la guerre une nation après l'autre.

En tant qu'alliée de la Serbie, la Russie avait annoncé la mobilisation complète de ses forces armées pour venir en aide à la Serbie. Cependant, la Russie n'avait pas déclaré la guerre à l'Autriche-Hongrie.

La mobilisation de la Russie était perçue comme une menace pour l'alliée de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie.

L'Allemagne savait que la France était alliée avec la Russie. L'Allemagne voulait vaincre la France rapidement pour qu'elle n'ait pas à se battre sur deux fronts. Le seul front serait ouvert à l'ouest de l'Allemagne contre la France. Le second front serait ouvert à l'est de l'Allemagne contre la Russie.

L'Allemagne avait envahi la Belgique en appliquant une manœuvre militaire* destinée à battre rapidement la France. À la suite de cette invasion, la Grande-Bretagne avait déclaré la guerre à l'Allemagne. Le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande étaient entrés automatiquement en guerre aux côtés de la Grande-Bretagne.

*La manœuvre militaire avait été appelée le Plan Schlieffen (du nom du général allemand qui avait conçu le plan). Le plan reposait sur l'invasion de la Belgique par l'armée allemande pour qu'elle contourne les fortifications françaises construites sur la frontière franco-allemande.

Pour soutenir son allié allemand, l'Autriche-Hongrie avait déclaré la guerre à la Russie. La Grande-Bretagne et la Russie, plus quelques pays alliés, sont devenues ce qu'on a appelé les Alliés. L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, plus quelques pays alliés, sont devenus ce qu'on a appelé les Puissances centrales.

Honorant un accord militaire avec la Grande-Bretagne, le Japon avait déclaré la guerre à l'Allemagne.

Les forces britanniques et françaises arrêtent l'invasion allemande dans le nord-est de la France. Cette bataille avait mis fin à la tentative de l'Allemagne de battre rapidement la France. À partir de ce moment-là, l'Allemagne avait dû se battre sur deux fronts. Le front occidental avait été ouvert contre la Grande-Bretagne et la France. Le front oriental avait été ouvert contre la Russie. L'Autriche-Hongrie se battait également sur deux fronts : à l'est le front contre la Russie et au sud-est le front des Balkans.

Après la Première Bataille de la Marne, les Alliés et les forces armées allemandes avaient essayé de se contourner. Les forces opposées se faisaient face le long du front occidental. Le front occidental consistait finalement en lignes de tranchées opposées dans la partie orientale de la France de la Suisse à la Mer du Nord.

Par le biais d'un accord avec l'Allemagne, la Turquie déclare la guerre aux Alliés.

L'Allemagne déclare le blocus sous-marin à la Grande-Bretagne. Tout navire approchant l'Angleterre était considéré comme une cible légitime. Ce qui avait pour objectif d'empêcher la Grande-Bretagne de se procurer son matériel de guerre nécessaire. Les sous-marins allemands, connus sous le nom d'U-Boot, avaient envoyé par le fond de nombreux navires alliés dans l'Océan Atlantique, y compris des paquebots.

Pendant la Seconde Bataille d'Ypres, les Allemands avaient répandu du chlore gazeux sur les soldats britanniques. Des milliers de soldats britanniques avaient péri en quelques minutes. Les Alliés ont utilisé plus tard des gaz toxiques contre les Allemands. L'utilisation de gaz toxiques contrevenait aux accords internationaux.

Les Alliés entament neuf mois de combat pour prendre la péninsule turque de Gallipoli. La bataille a été perdue par les Alliés.

Un sous-marin allemand avait coulé le paquebot britannique Lusitania. L'attaque avait fait 1 198 victimes, dont 128 Américains. Les États-Unis avaient protesté au nom des victimes américaines. Jusqu'à cette époque, les Américains avaient adopté une position neutre dans la guerre. Ne voulant pas que les États-Unis entrent en guerre, l'Allemagne avait accepté de limiter ses attaques sous-marines aux navires alliés. Cependant, l'opinion publique américaine s'était prononcée en faveur de l'entrée en guerre des États-Unis.

L'Italie était membre de la Triple Alliance, mais avait évité d'entrer en guerre. L'Italie était entrée en guerre aux côtés des Alliés dans l'espoir de gagner des territoires sur l'Autriche-Hongrie.

L'armée russe se comportait médiocrement sur le front oriental. Nicolas II avait décidé de prendre lui-même le commandement. Il avait laissé sa femme responsable du gouvernement en Russie. Ce qui avait été une mauvaise décision. Il y avait des troubles parce que le peuple russe souffrait de la guerre et qu'il n'aimait pas la femme allemande de Nicolas. Le tsar étant sur le front et éloigné, les révolutionnaires avaient saisi l'occasion pour renverser le tsar.

Les sous-marins allemands attaquent tous les bateaux de commerce américains.

Le ministre des Affaires étrangères allemand, Zimmerman, avait envoyé une dépêche au Mexique. Le message encourageait les Mexicains à se joindre à l'Allemagne contre les Américains. Les Britanniques avaient intercepté la dépêche et l'avaient montrée aux Américains. Les Américains avaient été outrés.

Le 15 mars, le Tsar Nicolas 2 abdique et, le même jour, un gouvernement provisoire est mis en place ; il convoque une assemblée constituante chargée de mettre en place une organisation nouvelle pour la Russie.

Les États-Unis étaient entrés en guerre aux côtés des Alliés. L'Amérique se préparait à envoyer des soldats sur le front occidental.

Les troupes françaises et britanniques n'avaient pas été en mesure de prendre ce promontoire stratégique sur le front occidental. Grâce à une Grâce à une planification minutieuse et à un long bombardement des tranchées allemandes, les soldats canadiens ont été en mesure de prendre la crête. La victoire de la crête de Vimy est restée un point important dans la consolidation de la nation canadienne grâce à la grande fierté associée à cet événement. Grâce à cette victoire et à d'autres actions canadiennes dans la Première Guerre mondial,  le Canada a reçu un siège à la Conférence de paix pour mettre fin à la guerre. 

En raison du grand nombre de morts et du faible nombre de volontaires, l'armée canadienne avait besoin de davantage de soldats. Une crise de la conscription s'en était suivie au Canada, spécialement au Québec. Le Québec pensait que c'était la guerre de la Grande-Bretagne et que le Canada ne devait pas être impliqué. Après avoir promis qu'il n'y aurait pas de service militaire obligatoire dans les premières années de la guerre, le premier ministre avait réussi à passer la Loi sur le service militaire. Des émeutes et de violentes manifestations s'en étaient suivies au Québec.

Les États-Unis sélectionnent les hommes (comme pour la conscription) pour qu'ils s'engagent dans les forces armées.

L'addition de soldats américains à l'effort de guerre allié s'est finalement avérée de trop pour les Puissances centrales.

Les bolchéviques de Lénine font tomber le gouvernement élu de la Russie, ce qui aboutit à la dictature communiste sous Lénine.

Le nouveau gouvernement communiste russe avait signé un armistice avec l'Allemagne. La Russie n'était plus en guerre. L'Allemagne avait été capable de déplacer ses troupes du front oriental au front occidental. L'accord de paix final, le Traité de Brest-Litovsk, entre la Russie et l'Allemagne avait été signé le 3 mars 1918. La Russie avait cédé une grande partie de son territoire à l'Allemagne.

Halifax, Nouvelle-Écosse, est détruite par l'énorme explosion d'un navire de charge. Le navire de charge avait été chargé d'explosifs militaires et était entré accidentellement en collision avec un autre bateau dans le port d'Halifax. Environ 2 000 personnes avaient été tuées. On avait estimé à 9 000 personnes le nombre de blessés. L'explosion d'Halifax est encore à ce jour l'une des plus grosses explosions non nucléaires au monde.

Dans le monde entier, la Grippe espagnole fait plus de victimes que la Première Guerre mondiale - soit environ 50 millions de personnes. La Première Guerre mondiale avait fait environ 20 millions de victimes (à la fois civiles et militaires).

Le Président Wilson déclare en 14 points comment s'avancer sur le chemin de la paix mondiale permanente. Wilson avait lancé un appel aux grands pays combattants pour qu'ils mettent fin à la guerre.

• Le Point 1 demandait l'ouverture de négociations, non secrètes.
• Les Points 2 à 5 demandaient la liberté de circulation maritime, le libre commerce, la réduction des armements et le règlement à l'amiable des revendications coloniales.
• Les Points 6 à 13 demandaient la rectification des frontières suivant des critères de nationalité.
• Le Point 14 proposait la formation d'un organisme rassemblant les nations. Wilson pensait qu'une organisation des nations pourrait éviter de nouvelles guerres en réglant pacifiquement les conflits.

Le blocus naval allié de l'Allemagne avait été efficace pour couper les approvisionnements nécessaires à l'effort de guerre allemand. Avant que les soldats américains n'arrivent en Europe, l'Allemagne avait décidé de lancer une attaque majeure sur le front occidental.

Les controffensives alliées sur la Somme avaient repoussé l'offensive allemande du printemps et forcé l'armée allemande à la retraite

Les armées allemandes battent en retraite sur la ligne Hindenberg. La ligne Hindenberg était une position allemande extrêmement renforcée. Les troupes alliées avaient pénétré dans les fortifications allemandes de la ligne Hindenberg.

L'armistice est signée à Moudros entre la Turquie et la Grande-Bretagne.

L'Empire austro-hongrois signe l'armistice de Villa Giusti en Italie avec la Triple-Entente.

Les autres Puissances centrales étant défaites, l'Allemagne se retrouvait seule. Le gouvernement allemand avait forcé l'empereur à abdiquer. Une république allemande avait été fondée. Pour l'Allemagne, la guerre était terminée.

*Adolf Hitler avait appris la défaite de l'Allemagne alors qu'il se rétablissait après une attaque britannique de gaz toxiques. Hitler avait décrit plus tard sa réaction dans son livre Mein Kampf : « Il y a eu ensuite des jours terribles et des nuits encore pires - je savais que tout était perdu... c'est au cours de ces nuits que la haine est montée en moi, la haine pour ceux responsables de cet acte. » La haine surtout pour les juifs qui, de l'opinion d'Hitler, étaient en cause.

À onze heures, le onzième jour du onzième mois de 1918, l'Allemagne et les Alliés avaient signé un armistice. Les tirs s'étaient arrêtés sur le front occidental. L'état de guerre avait existé jusqu'à ce qu'un traité de paix soit signé. Ce qui voulait dire que des combats pouvaient encore éclater.

La conférence se tenait à Paris, France. Toutes les nations alliées avaient envoyé des représentants. Les « Quatre Grands » dominaient la conférence : les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie. Aucune des Puissances centrales n'était autorisée à y assister. Les États-Unis voulaient utiliser les 14 points du Président Wilson comme base du traité de paix. Le reste des Quatre Grands avaient rejeté la plupart des 14 points. La Grande-Bretagne et la France voulaient tout spécialement punir l'Allemagne.

Le traité de paix avait été signé par les représentants allemands et les Alliés au château de Versailles, France.
L'Allemagne avait été forcée d'accepter sa responsabilité de l'éclatement de la guerre.
L'Allemagne devrait payer des réparations aux Alliés.
Les colonies allemandes seraient divisées entre les Alliés.
Les forces armées allemandes seraient limitées en taille.
La plupart des territoires de l'Allemagne en Europe avaient été repris et transformés en nations indépendantes.
L'Autriche, une nation de langue allemande, se voyait interdite de rejoindre l'Allemagne.
L'Allemagne avait refusé d'accepter la sévérité du traité. Sous la menace d'une attaque militaire alliée, l'Allemagne avait signé avec réticence. Le Président Wilson pensait également que le traité était trop dur, mais l'avait quand même signé. Wilson avait besoin du soutien de la Grande-Bretagne et de la France pour créer la Ligue des Nations (le Point 14 des quatorze points de Wilson). Le traité de Versailles avait été considéré avec beaucoup d'amertume par le peuple allemand.